samedi 29 août 2015

5 jours, 5 nuits

Tu as tenu absolument à dormir avec mon petit Bidou, ma peluche agneau que j'ai depuis toute petite. Pour me faire fondre d'avantage, j'imagine. 

Peu avant ton coucher, j'ai fait ton sac. 5 tshirt, 5 pull, 1 pyjama court, 1 pyjama long, la météo joue au yoyo entre l'été et l'automne, en ce moment. Des chaussettes, des chaussons, une robe de chambre, un gilet et ton maillot de bain. Deux bouteilles de lait de chèvre, un biberon, du babycao. 

Demain, nous allons tous aller chez Moune et Pap's. Tu vas jouer avec ta cousine que tu as tout de suite adopté bien qu'elle ne parle pas ta langue. Tu feras de la balançoire, du tracteur, tu joueras avec tes légos tous neufs et les miens, qui le sont un peu moins. Maman aura mis les petits plats dans les grands et on va profiter à fond de ce dimanche en famille.

Et puis, quand tu seras endormi, je partirai. Pour toute la semaine.

5 jours, 5 nuits.

Sans toi. 

Alors oui, je sais, tu as 2 ans et il est temps que j'apprenne à couper le cordon. Je n'ai pas eu l'occasion ni la volonté de le faire avant. J'ai passé beaucoup de temps à la maison et j'ai culpabilisé longtemps d'infliger à d'autres les nuits atroces que tu nous faisais vivre.

Mais c'est loin, tout ça, maintenant. Tu es presque grand. Et ça va nous faire du bien, au final. Tu vas gagner en autonomie et je vais passer du temps au calme avec ton papa et préparer ma rentrée sereinement en n'ayant à m'occuper que de moi. 

Tu sais, c'est important de profiter de tes grands-parents, pour eux comme pour toi. Je n'ai pas assez connus les miens et ça me manque. On se fabrique de formidables souvenirs avec un papi et une mamie. Et tu sais, ce qui se passe chez Mamie reste chez Mamie. Elle ne sait pas te gronder et moi, je ferais semblant de ne rien voir, alors profites-en.

Et puis de toute façon, je n'ai pas le choix. Je n'ai pas d'autre mode de garde pour la semaine qui vient. C'est acté depuis longtemps, Papi et Mamie sont rentrés exprès pour ça. J'ai eu le temps de me faire à l'idée et de t'y préparer, aussi. Depuis plusieurs jours, tu répète que Maman va aller à l'école, que Brugnon ira chez Papi et Mamie, que Mamie mettra du miel dans le yaourt et que Papi fermera les volets. 

Mais depuis ce matin, j'ai la boule au ventre. 

J'ai fait ton sac en me retenant de ne pas faire le miens avec. 

Et je sais que demain, quand tu te seras endormi après une journée pleine d'aventure, quand je serais seule dans ma voiture sur le chemin du retour, je vais pleurer. 

Parce que lundi, ce n'est pas moi qui aurais le premier câlin. 

Parce que je sortirais de l'appartement silencieux sans même avoir adressé la parole à quelqu'un, ton papa étant parti depuis longtemps. 

Parce que je ne t'entendrais pas dire "Massi Maman" quand je te tendrais ton biberon. 

Parce que tu vas me manquer, bordel. 

Je t'aime. 




mercredi 26 août 2015

10 mois

J'ai déjà parlé de ce sentiment la semaine dernière... lundi je reprends le chemin de l'école après 10 mois de chômage. Du coup, forcément, c'est l'heure du bilan. Je repense à cette année en permanence (oui je suis comme ça moi, toujours nostalgique du temps qui passe).

Cette nuit d'insomnie, je me suis mise à relire tous les articles que j'ai écrit depuis que cette année de transition a commencé (ne me juge pas, je n'avais que ça à foutre, t'as déjà regardé les programmes de la nuit ?).

Tout à commencé ce jour là, quand j'ai quitté mon boulot, sans trop réaliser que je laissais derrière moi non seulement une adresse, une société, des collègues... mais aussi tout un pan de ma vie. Une fin définitive. 

Je revois cet automne, cet hiver lovée dans MON fauteuil, un plaid sur les épaules, une tasse de thé (que j'oubliais toujours de boire) à mes côtés. Je revois tous ces tests avalés encore et encore jusqu'à en avoir mal au dos d'être penchée sur le bureau (foutue myopie). Je revois les déjeuners sur le pouce quand j'avais juré de faire des déjeuners équilibrés et les siestes éclairs sur le canapé que je pensais ne pas mériter.

Je me souviens de toutes ces rencontres bloguesques, de tous ces évènements auxquels j'ai pu participer. 

Et Brugnon, parlons-en de Brugnon ! Il est passé du stade de petit bébé insomniaque à celui de grand garçon avant même que je m'en aperçoive.

J'avais presque oublié toutes ces nuits pourries, ces couchers terrifiants, tout ce que j'ai tenté pour le faire dormir, ce sentiment d'échec, d'impuissance, de lassitude extrême qui me rendait folle. J'avais l'impression que ça ne passerait jamais et pourtant je l'ai presque occulté aujourd'hui... Mais je savoure mes nuits 21 fois plus que les autres parents au moins.

En relisant tous ces articles, en revivant tous ces instants posés là pour toi (et un peu pour moi) (surtout pour moi) je me suis rendue compte que cette année a été tout sauf sabbatique.

Cette journée d'octobre, celle où tout à commencé, me parait à la fois proche et lointaine. C'était hier, mais c'était il y a une éternité.

Je suis passée d'Assistante de Direction sur Paris de 28 ans, mère d'un bébé de 16 mois insomniaque (qui ne parlait pas et ne marchait pas) à Elève Auxiliaire Puericultrice Normande de 29 ans, mère d'un petit garçon de 26 mois qui fait ses nuits, fait des phrases et court comme un lapin.

J'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre. 

ça me donne le vertige. 

Mais ça me rend fière, aussi. 

Et je sais que cette année de transition restera dans ma mémoire comme une année à part. Que je pourrais la raconter fièrement à mes enfants plus tard.

Leur raconter comment, un jour, Maman a décidé de changer de vie (et que papa a suivi).











lundi 24 août 2015

La haut sur la montagne...

On a trouvé une super maison pour les vacances. Elle était là haut, sur la montagne, au milieu des bois, tout au bout d'un petit chemin de pierre. On était presque seuls. On n'entendait pas un bruit, à part les buses qui chassaient.

On a marché, marché, marché.

On a refait le petit train touristique du Puy-en-Velay, comme il y a 3 ans, quand on était encore jeunes, minces, sans cheveux blancs et sans enfant.

On a mangé, mangé, mangé.

On a visité un des plus beaux villages de France.

On a fait un feu de cheminée tous les soirs.

On a fait du vélorail (et j'ai eu mal aux fesses).

On est allés à la piscine.

On a croisé des vaches (pas à la piscine) (encore que).

On a chiné et j'ai eu droit d'acheter une chaise en formica.

On a picolé (avec modération) (ou pas)

On a fait des câlins à deux, à trois (c'est pas ce que vous croyez, bande de pervers !).

Brugnon a grandit.

On a revu des vieilles connaissances et fait la connaissances de nouvelles (pas vieilles).

On a fait des kilomètres. A pied, à vélorail, en voiture, à dos de vache.

Bref, on a eu de belles vacances.





Attention, une Prune qui pédale, c'est rare ! 
















mercredi 12 août 2015

DIY recycler les vieilles bougies

Lors de notre dernière escapade en famille, j'ai découvert les bougies de Charroux. Des bougies artisanales dans un packaging vintage, qui ne dégagent pas de vapeurs toxiques. Je les ai adorées. Elles ont accompagné mes révisions, mes soirées, diffusant leurs petites notes parfumées dans mon salon...



Malgré toutes mes précautions, la plupart de mes bougies ont commencé à se noyer dans leur cire. Il en restait plus d'un quart et elles étaient totalement inutilisables. La déprime. 

C'est là que j'ai décidé de sauver mes super bougies. Parce que je les adore, et parce qu'à 10 € pièce, ça fait mal au cucul quand même de les mettre à la poubelle.

Et comme c'était super facile et super rigolo, j'ai pensé à te donner la marche à suivre :

Chez cultura j'ai acheté un kit avec un moule à bougies et une grande mèche de 5 mètres.

Comme les bougies de Charroux sont dans des pots en verre, pas besoin de récipient pour la cuisson.

Il suffit de faire chauffer ta bougie au bain-marie jusqu'à ce qu'elle soit totalement translucide.

Pendant ce temps là tu prépare tes mèches dans ton moule (bon ça tient pas bien alors c'est un peu tordu) ou de mettre une grande mèche tenue par un crayon au dessus d'un grand récipient.

Tu vas voir, ça va sentir bon partout dans ta cuisine !

Quand ta bougie est bien translucide, tu retire la vieille mèche avec ce que tu veux (moi j'ai pris des ciseaux), ensuite (tu fais attention parce que c'est chaud) tu verse la cire dans les moules.

Voilà.

C'est tout.

Simple comme bonjour.

Par contre ne fais pas la même erreur que moi, il faut attendre longtemps, longtemps, LONGTEMPS avant de démouler. Et tu ne fais pas comme marqué dans la notice du moule à bougies. Tu tire pas sur la mèche.

Donc, après avoir recommencé la manoeuvre du début (ahem ahem), j'ai attendu longtemps, longtemps, LONGTEMPS et, comme il faisait très chaud, je les ai carrément mises au frigo pendant 1h. Au démoulage elles sont venues toutes seules. Comme des glaçons !

Coût de l'opération ? une dizaine d'euros au départ, environ 1,50 € les mèches par la suite, et tout ça pour récupérer 7 bougies flottantes et une bougie entière quasi neuve !

J'ai kiffé faire ce truc, je recommencerai avec plaisir !




oui j'en ai mis partout ! 


oui bon les mèches c'est pas encore ça mais bon....


T'as pas l'odeur, mais elles sont pas choupimimi mes bébé bougies ? 

mardi 11 août 2015

J'ai lutté, j'ai lutté...

Quand on devient parent, on pense avoir des principes. Que des couches lavables, que du bio, que des jouets en bois non musicaux... 

En deux ans, j'ai abandonné 99 % de ces principes. 

Mais il y en a un pour lequel je tenais bon. 

Pas de licences. 

Jamais. 

Payer plus cher pour avoir la tête d'un animal moche sur des biberons, des vêtements et même des gâteaux... Non. Même pas en rêve. 

Surtout que t'as pas vraiment le choix. 

Les bébés, c'est Winnie l'Ourson, les filles c'est Hello kitty ou la Reine des Neiges et les garçons c'est Cars ou Spiderman. Ou si, pire, maintenant ya les MINIONS ! Argh ! J'ai hâte d'être au prochain Carnaval tiens.

Ou pas. 

Dans ma tête, le look de mon fils, c'était années 50, of course. Culottes courtes, souliers anglais, chaussettes blanches, bretelles. Garçon modèle. 

Bon, en vrai, dans les magasins, le côté "garçon modèle" c'est dur à trouver. Surtout depuis que Brugnon s'habille en 4 ans. Dans le rayon bébé, t'arrives encore à gérer. Mais à partir de 3-4 ans, les fringues passent de "tout beau, tout mignon" à "Ado, gangstyle, RNB, badboy". Sans transition. Il a 2 ans mon gamin bordel. T'imagines même pas le temps qu'il m'a fallu pour trouver une casquette sans sigle de baseball ou graffiti dessus.

Bref. 

Déjà j'ai du abandonner l'idée de l'enfant modèle. 

Mais les licences, ça, JAMAIS ! 

En tous cas, pas achetées. Parce que pour en récupérer, j'en ai récupéré plein, des licences... et on m'en a offert pas mal, aussi. Alors bon, de temps à autre, après tout...

Et l'autre jour, au moment de mettre son pyjama, j'ai eu un choc. 

"Piyama !"
"Oui, on va mettre le pyjama"
"Pimamane !"
"Non, pas le Spider Man, il est au lavage"
"Voiture Wouj ?"
"Cars ? Bon, d'accord, on va mettre le pyjama cars". 

Voilà. Notes-bien qu'il en a d'autres des pyjamas hein... celui avec l'ancre de matelot, celui avec le drapeau anglais, celui avec le herisson... mais non. 

Il  a voulu cette saloperie de Flash Mc Queen.

Et hier, j'ai touché le fond. A l'approche de nos vacances et de celles de Brugnon chez mes parents, je me suis dit qu'une robe de chambre ça serait pas mal parce qu'il fait plus frais en maison. Et je suis allée à la caisse de Leclerc, sans rougir, sans faillir, en foutant 17 € dans ça : 


Et tout ça en l'imaginant galoper le matin, fier comme un coq, en montrant à tout le monde sa "Voiture Wouj". 

J'ai hâte d'y être.

Je suis foutue. 

FOU-TUE

vendredi 7 août 2015

Le début et la fin des vacances

ça y est, c'est la fin... 

La fin des vacances (enfin, nous on n'est pas encore partis mais bon), la fin de cette année de transition entre ma vie d'Assistante de Direction et celle d'Auxiliaire Puericultrice. 

Tout s'est passé comme je l'avais désiré... mon concours, mon financement... tout. 

On approche de la rentrée et j'ai hâte de commencer. J'ai hâte d'être sur les bancs de l'école, cette place dont je rêve depuis un an et demi et que j'approche enfin. 

Mais je culpabilise, aussi. Je culpabilise de bouleverser la vie et les habitudes ma famille. Je culpabilise de réveiller Brugnon le matin et de le stresser parce qu'on n'a pas le temps de trainer. 

Je suis déjà nostalgique des matins câlins où je prenais le temps de prendre un vrai petit déjeuner, de faire mon lit et du repassage avant de partir. Je suis nostalgique des courses en semaine avec les petits vieux et des "ne vous inquiétez pas, je ne suis pas pressée, j'ai le temps" lancés à tout va. Je suis nostalgique de prendre un rendez-vous "quand vous voulez je n'ai rien de prévu". 

J'appréhende les week-end qui n'en sont pas, quand il faudra caser le ménage, le repassage, les courses et les devoirs... J'ai un truc de prévu presque tous les week end de septembre, et tous ceux d'avril 2016 aussi. Oui oui, avril 2016.

Bref, c'est une nouvelle vie qui commence, avec ses joies, avec ses doutes, aussi. J'espère que j'arriverais à tout caser. Je ferais de mon mieux. Jusque là, je ne me suis pas trop mal démerdée...

Et puis je vais câliner des bébés tout neufs.

ça motive ça aussi.