dimanche 14 février 2016

Le baptême adulte - L'appel décisif

Nous entrons dans la dernière ligne droite d'une année et demi de préparation spirituelle. Une grande aventure. Aujourd'hui c'était mon appel décisif. La première étape d'un long temps de Carême marqué de nombreuses cérémonies de préparation avant Pâques. 

Nous avions rendez-vous à l'autre bout du département, en compagnie des 48 autres catéchumènes qui seront baptisés cette année dans mon département. 

C'est carrément le Père Évêque qui officie, à grand renfort d'encens. Je n'avais vu une si grande messe. 

Nous sommes appelés les uns après les autres. Après avoir répondu "me voici", nous nous installons autour de l'autel. Derrière nous, main sur notre épaule, nos parrains/marraines (ou un représentant). L'Évêque les interroge. Avons-nous commencé à vivre selon l'Évangile ? Écoutons-nous la Parole ? Sommes-nous sur le chemin de la conversion ? Ils répondent oui (évidemment). Chacun reçoit alors une écharpe violette qui symbolise sa conversion et signe le registre. 



Je ne suis plus catéchumène, mais "appelée". 


Malheureusement, à cause d'un fâcheux oubli, 6 d'entre nous n'ont pas pu recevoir d'écharpe. Aussitôt un catéchumène propose qu'on déchire les nôtres en 2, comme St Martin qui a déchiré son manteau pour l'offrir à un nécessiteux. St Martin étant un de mes St Patrons, j'ai aussitôt coupé mon écharpe en deux, et je l'ai partagée avec mon compagnon de catéchuménat avec qui je partage cette aventure dans ma paroisse depuis le début. C'était pour moi évident et c'était un symbole fort de notre attachement à la communauté. 

Après un après-midi de rencontre spirituelle, de discussions et un repas en compagnie de toute la paroisse, je suis rentrée avec une jolie rose et une moitié d'écharpe, que je porterais pendant tout le Carême. 

Les prochaines étapes sont trois messes "scrutin" puis le rite de l'Effatah, dont je te reparlerais un peu plus tard. 





samedi 6 février 2016

Apprendre de soi

Engagée comme je le suis dans ma reconversion professionnelle, je trouve peu de temps pour me poser derrière un ordinateur et, quand je n'ai pas un partiel à réviser, je n'ai qu'une envie, m'écrouler dans le fond de mon lit avec une bouillotte et une tisane (oui, je suis une mémé, j'assume). 

Je me rends compte que j'ai très peu parlé ici de cette formation depuis que j'y suis. Et pourtant elle bouleverse ma vie dans bien des domaines. 

[petit aparté pour t'informer que je vais dire beaucoup de gros mots dans cet article, parce que je parle correc' à la maison ET au boulot et que ça commence à faire beaucoup]

D'abord parce que, bordel (voilà, ça commence), c'est dur. Si, quand j'ai décidé de tout plaquer ya 2 ans, je m'étais vue aujourd'hui, je pense que je ne l'aurais pas fait. Honnêtement. Auxiliaire de Puericulture, c'est pas le monde des Bisounours. 

J'ai l'impression de n'avoir le temps de rien, d'avoir la tête sous l'eau tout le temps. J'ai l'impression de ne pas faire les choses à fond parce que la quantité prime sur la qualité. 

Il y a deux mois à peine, je me suis fait laminer lors d'un de mes stages. Je pensais que tout se passait bien et puis j'ai appris, 3 jours avant la fin du stage, que l'ensemble de l'équipe avait un avis défavorable à mon encontre. Je n'avais pas fait bonne impression, depuis le début, on me trouvait hautaine et pédante et tous mes actes et mes paroles étaient jugés en conséquence. Je n'avais rien vu venir. Je n'ai rien compris. Une grande claque dans la gueule.

En sortant de là, j'ai perdu 3 kilos en larmes et j'ai déclaré que je voulais tout arrêter. C'était pas pour moi, sérieux. Comment toute une équipe pouvait avoir une si mauvaise opinion de moi ? J'avais voulu faire de mon mieux, me montrer autonome, je prenais beaucoup sur moi pour montrer un peu plus d'assurance que dans mon premier stage (où on me reprochait de ne pas prendre d'initiative) et tout avait été compris de travers. 

Pruneau m'a dit que je ne pouvais pas arrêter. Mes coupines de l'IFSI aussi. Alors j'ai dit d'accord, mais si je foire mes partiels, c'est pas la peine, j'arrête. 

Et BIM. 16 et 17,75 aux premiers partiels. 

Bon, bah je reste encore un peu alors. 

Et puis là, nouveau stage. 

LA CRECHE


[musique d'horreur]

La crèche. Cet endroit rose bonbon où une vingtaine d'enfants se hurlent dessus toute la journée. Où tu chantes avec une tête de débile en étant couverte de bave et de morve. Joie. (hein ? jugement de valeur ? où ça ?) Et en plus j'allais être évaluée pendant le stage. Envie de me pendre je te dis. 

J'y suis allée quand même (j'avais pas trop le choix) et j'ai essayé de ne pas refaire les mêmes erreurs. J'ai pris sur moi, j'ai fermé ma bouche et j'ai essayé de me faire une place ni trop petite ni trop grande. 

Et BIM, deuxième claque en pleine gueule. 

Mais meilleure, celle là. 

D'abord, parce qu'en fait, bordel, j'ai adoré la crèche. Je te jure, moi, au milieu d'une demi-douzaine de gamins qui courent partout, bah en fait, j'ai aimé. Truc improbable.

Et je suis tombée sur une équipe formidable. J'ai été suivie, soutenue, véritablement encadrée. Elles se sont mises en 4 pour que je réussisse mon examen. Et je l'ai eu haut la main. Grâce à tout le monde. 

Pour la première fois depuis le début de ma formation, je n'ai pas eu à rougir (sauf devant les compliments) je n'ai pas eu envie de disparaître, de rester sous ma couette, de ne plus jamais y mettre les pieds. 

Je n'ai pas eu hâte que ce stage se termine et je n'ai pas eu l'impression de le passer en apnée. 

Pour la première fois, je vais être vraiment, vraiment triste de quitter ce stage. Parce que pour la première fois, je me verrais bien continuer à travailler là bas. Parce qu'elles m'ont redonné confiance en moi et qu'elles ont probablement changé le cours de ma formation sans même s'en douter. 

Alors oui, il y a encore 1 mois, je t'aurais dit que je ne ferais pas partie des 98% d'auxiliaires qui bossent en crèche. Que moi c'était l'hôpital et rien d'autre. Mais voilà, même s'il est plus valorisant, c'est peut être pas tout à fait moi, finalement. 

J'attends de voir, de passer d'autres partiels, d'autres stages. Je laisse la porte ouverte. Je m'attends à tout.

Mais déjà, je sais que cette formation m'aura plus appris sur moi en quelques mois que la vie en plusieurs années. 

Et je ne regrette vraiment pas mon choix, en fait. 

Je suis bien, là. 

Activité de crèche testée et approuvée à la maison