vendredi 10 mai 2019

Ecrire...

J'ai toujours aimé écrire. Au sens propre comme au figuré. J'ai fait des lignes d'écriture à n'en plus finir, m'attirant les moqueries de mes camarades qui ne comprenaient pas que je fasses des punitions qu'on ne m'avait pas données. Pourtant, rien ne me prédisposait à ça. Je ne suis pas douée de mes mains, je n'ai aucun talent artistique. Il m'a fallu des années pour que mon écriture devienne potable. Je me souviens qu'en primaire, je n'avais pas le droit d'écrire au stylo-plume, parce que je n'étais pas assez soigneuse, pas assez douée, que c'était réservé aux meilleures élèves. 

Aujourd'hui, je n'écris presque plus à la main. J'ai écrit les 500 pages de mon roman sur ordinateur, parce que c'était plus rapide et que ça me demandait moins d'effort. Les seules fois où j'utilise un stylo, c'est pour remplir de la paperasse totalement inintéressante, des chèques ou mes cahiers de transmission sur un coin de table, aussi rapidement que possible. 

Néanmoins, j'aime toujours le geste. Le bruit de la plume qui gratte le papier, la sensation d'apaisement, la concentration de former une jolie typographie. 

Cela fait des années que j'ai envie de me lancer dans la calligraphie. J'ai peur que ce ne soit trop compliqué, que je ne sois toujours pas assez soigneuse, de dépenser mon temps et mon argent dans un nouveau passe-temps qui ne "servira à rien" comme dirait ma mère. 

Mais heureusement pour moi Pinterest regorge de documentation. 

Et j'ai toujours mon vieux stylo plume. 

Alors en attendant d'investir dans un matériel plus prometteur, je fais des lignes d'écriture, en même temps que mon fils. 



samedi 4 mai 2019

Et si... c'était une dépression ?

Cela fait des semaines que ça dure, des semaines que je ne sors pas la tête de l'eau et j'ignore toujours si c'est grave ou pas. 

Je cherche mes mots, je perds la mémoire, j'ai de plus en plus de mal à me concentrer. 

Je suis fatiguée, en permanence, même quand je dors bien (ce qui est rare). Je fais des siestes de plusieurs heures et il me faut du temps pour en émerger. 

Je me donne de violents coup de pied au cul pour faire les gestes les plus simples : me laver, m'habiller, préparer à manger. 

J'ai mal au ventre, tout le temps. 

Je n'ai plus envie de rien, même pas des choses qui me faisaient plaisir. 

Je me goinfre ou - au contraire - je passe un certain temps sans avoir faim et je me force pour manger. 

J'ai l'impression d'être nulle, partout, tout le temps. 

J'ai l'impression d'être seule aussi, d'un grand vide, d'être au fond d'un trou et de regarder les autres aller et venir au dessus de ma tête. 

J'ai des pensées noires, violentes, extrêmes. 

La dernière fois que ça m'est arrivé, j'ai fini aux urgences psychiatriques, dont je suis sortie avec un diagnostique d'anxiété et d'un début de burn out, avec une ordonnance d’anxiolytiques pour plusieurs mois. 

Seulement aujourd'hui, si je vais voir quelqu'un, j'ai peur d'être arrêtée et de perdre ma prime de présentéïsme (oui, on en est là). 

Pourtant "il n'y a pas de raison". 

C'est vrai, j'ai tout pour être heureuse. Je viens d'obtenir ma demande de titularisation. J'ai un peu d'argent de côté (suffisamment pour voir venir les frais de la nounou qui vient de me lâcher). J'ai un chéri charmant, une meilleure amie adorable, un fils exceptionnel. Je viens de déménager dans un palace dont j'arrive (presque) à m'occuper (enfin, pas d'après ma mère). 

Mais je n'y arrive plus. Je ne m'en sors plus. La moindre contrariété me recouvre toute entière, me transperce comme si elle allait me tuer. Je ne parviens plus à éprouver de la joie, ou alors de manière extrêmement fugace. Je n'ai plus de patience, je n'ai plus de joie de vivre, j'arrive à peine à me réjouir des événements sympas qui m'arrivent ou qui m'attendent. 

J'ai l'impression que personne ne sait, que personne ne voit ou que tout le monde s'en fout (ce qui est injuste pour mes proches, je le sais, pardon mes chéris). Je sais que je deviens un poids, que je ne suis pas drôle, que ça doit être fatigant d'être auprès de quelqu'un qui transpire la négativité sans arrêt. Je déteste être cette personne là. 

Je n'ai qu'une envie, me foutre sous la couette et ne plus parler à personne. 

Ce n'est pas une solution, je le sais. 

Alors je me fais violence. 

Pour me lever. Pour aller à l'école. Pour aller au travail. 

J'espère que la semaine de vacances qui m'attend va me permettre de ne pas sombrer trop profondément, qu'elle sera une pause suffisamment longue pour recharger mes batteries, même si j'ai l'impression qu'il me faudrait des mois sans contrariété pour y arriver (ce qui est totalement impossible). 

Cet article n'a aucun but, n'est le fruit d'aucun calcul. C'est juste pour poser des mots sur ce qui me ronge et expliquer peut être mon comportement aux gens qui me suivent. J'ai besoin de recul, de trouver un nouveau souffle, une nouvelle arme pour affronter la vie.