dimanche 16 avril 2017

Petite paroisse Grand bonheur [catho inside]

J'ai été baptisée l'année dernière, dans la petite paroisse de campagne où j'habitais auparavant. Une petite paroisse sans prétention, sans grandes orgues, avec peu de moyens. La plupart du temps on n'avait aucun accompagnateur pour la musique. Dans les Eglises équipées on avait parfois un CD (quel luxe !). Une paroisse simple avec 4 prêtres, dont les messes tournent d'un village à l'autre chaque semaine pour que tout le monde puisse y aller de temps en temps. 

J'ai commencé à y entrer quand j'ai baptisé Brugnon. Je suis arrivée en leur disant "je ne suis pas baptisée, je ne suis pas mariée, mais je voudrais faire baptiser mon fils". Je me souviendrais toujours de la réponse de la secrétaire qui est depuis devenue une amie "mais Madame, c'est votre fils qu'on baptise, pas vous !". Ma vie ils n'en avaient cure. 

Lors de la préparation au baptême, c'est en discutant avec un prêtre camerounais que j'ai été convaincue que je pourrais me faire baptiser sans être jugée, sans que ce soit rébarbatif... 

Un an plus tard, je commençais mon catéchuménat. 

En deux ans, je me suis fait des amis. Ma préparatrice est devenue ma marraine. La secrétaire a pleuré à mon baptême... Les prêtres anciens, les nouveaux... Les catéchumènes... Je garde un souvenir ému de chaque grande étape qui m'a mené à ce grand jour. Brugnon a joué aux petites voitures sur le bord de l'Autel pendant la messe et tout le monde trouvait ça adorable (et moi je ne savais plus où me mettre).

Depuis j'ai déménagé. Je vais à la messe à la grande cathédrale d'Evreux. Avec parfois l'Evêque lui même ! Les grandes orgues, les processions, la chorale... c'est beau !!! 

C'est beau mais c'est froid. Tout est minuté, on est guidés à la cloche (pour de vrai, un servant d'Autel fait sonner la cloche quand on doit s'asseoir, quand on doit se lever, quand on doit s'agenouiller...). Les chants sont en latin (c'est pas mon truc, je trouve ça trop solennel). Je trouve souvent les messes longues et j'ai tout le temps froid. Il n'y a que des bigottes qui me regardent de haut et Brugnon me demande tout le temps quand ça fini. 

Hier c'était la veillée pascale. Ma messe préférée. Un ancien catéchumène que j'avais suivi allait se faire baptiser, du coup je suis retournée dans mon ancienne paroisse, dans une minuscule Eglise de campagne... 

Et les deux heures de messes sont passées tellement vite ! J'ai eu à nouveau les larmes aux yeux. J'ai retrouvé toute la chaleur humaine qu'il me manquait. Une messe pleine de vie, une messe pleine d'amour, avec un prêtre qui nous encourageait à chanter plus fort quand on n'avait pas assez de coeur. ça dégoulinait d'amour partout. Tout le monde était heureux de nous revoir. Le catéchumène m'est tombé dans les bras, heureux que je vienne assister à son Grand Jour quand lui était au miens l'année dernière. Brugnon m'a demandé une seule fois quand ça terminait. Il a tenu bien haut son cierge, il criait "amen !" et n'a pas voulu s'endormir avant d'avoir eu "sa croix sur le front" et il était plus de 23h... 

J'étais heureuse de partager cette ferveur, de chanter un "allez crier sur la montagne" en battant des mains comme chant de sortie, de chanter un "Comment ne pas te louer" complètement improvisé sur le parking de l'Eglise... 

Il n'y a pas à dire, je préfère une petite paroisse sans argent, qu'une grande cathédrale toute froide... Et même si je déménage à nouveau dans quelques mois, "ma" paroisse restera toujours celle là... 


mercredi 12 avril 2017

La reine du bac à sable

Comme tous les parents j'avais dit que je n'irais pas au parc. Avouons le franchement, comme dirait Florence Foresti, on s'y fait quand même vraiment chier on s'y ennuie un peu. Et comme tous les parents, j'y suis forcément allée. Parce qu'il vaut mieux que ton mioche hurle dehors que dans 40 m² pour ta santé mentale et celle de tes voisins. 

Donc cet après-midi, nous étions au parc à profiter du beau temps (et nous faire chier copieusement). On regardait Brugnon se rouler dans la terre en imaginant la couleur de l'eau du bain le soir même. 

Et puis est venue l'heure de partir. 

Alors dans ces moments là de deux choses l'une. 

Ou tu as un gamin bionique qui ne dit rien et qui te suit gentiment. 

Ou tu as un gamin qui fait une crise pour ne pas partir. 

Généralement le miens commence assez soft d'un "non, pas tout de suite". Et puis on hausse chacun le ton et souvent ça fini en hurlements de goret. 

Que les nouvelles primipares se rassurent, c'est à peu près le cas chez tout le monde. 

Le barbu - qui n'a pas d'enfant - à vite compris le truc et m'a gratifié d'un "courage" quand je lui ai dit qu'il était temps qu'on parte. 

Je me suis donc approchée du monstre de ma tendre progéniture pour lui dire gentiment qu'on n'allait "pas tarder à y aller mon chéri parce qu'il se fait tard et que ça va être l'heure du bain" (stade 1, amorce délicate, tact et négociation). Réponse de l'intéressé "non, pas tout de suite". Évidemment, le bougre. 

A côté, une maman tente la même approche, stade 1 aussi, et son gremlins se met à hurler immédiatement (la pauvre). On se jette un regard compréhensif. ça va pas être de la tarte ma bonne dame.

J'amorce le stade 2 "aller Brugnon, tous les enfants s'en vont, il est tard".

Réponse de l'intéressé : "on mange des crêpes ce soir ?"

Oh le fourbe. Technique de déstabilisation. Je ne m'attendais pas à ça. Réflexion intense pendant 15 secondes. Dois-je céder ? 

"Bah... Remarques, j'ai ce qu'il faut, il faut juste qu'on achète des oeufs, on fait des crêpes salées et sucrées ?"

Hurlements de joie. Mon fils se lève aussitôt et nous partons main dans la main en passant devant la pauvre maman qui arrive au stade 3 des hurlements et de l'épuisement parental. Elle me lance un regard perplexe et un "et bah..." admiratif. 

Je rétorque d'un "Et ouais ! Vous avez vu la technique ?!"

Ce à quoi elle lâche un triste "ouais... bah je l'ai pas encore !"

J'ai culpabilisé un peu je l'avoue. 

Mais ça ne m'a pas empêché de sortir du parc entourée d'une haie d'honneur sous les ovations de mères de famille en délire. Ou presque. 

Ce soir, grâce à des crêpes, je suis devenue la reine du bac à sable. 

Il a pas un prénom breton pour rien, mon brugnon ! 


mardi 11 avril 2017

Mon bébé est hospitalisé en néonatologie #1 - c'est quoi tous ces fils ?

Cela va faire 4 mois que je travaille en néonatologie. C'est suffisant pour prendre mes marques, même si j'ignore encore beaucoup de choses. C'est une approche très différente de la suite de couche où j'exerçais avant. Les séjours sont beaucoup plus longs et l'ambiance beaucoup plus tendue. Comme mon article sur la maternité avait été un franc succès, je te propose un article sur la néonatologie qui - je l'espère - aidera les parents à dédramatiser un peu la situation et à se rassurer un minimum. 

C'est quoi tous ces fils ?!


C'est la première remarque qu'on a à tous les coups. C'est ce qui angoisse le plus les parents et parfois certains ne veulent pas prendre leur bébé dans les bras à cause de ça ! Alors que franchement, vous allez voir c'est pas sorcier. 

- les électrodes : 3 électrodes au niveau du torse, pour surveiller la Fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire (le coeur et la respiration). La seule chose à faire, c'est vérifier qu'elles sont toujours bien collées au moment des changes, parce que la fréquence cardiaque d'un body ou d'un matelas c'est pas forcément follichon. 

- la saturation : C'est un capteur qu'on colle aux pieds ou aux mains et qui permet de surveiller la saturation - le taux d'oxygène dans le sang - et le pouls. On essaie de le changer de pied/main à chaque change car il peut provoquer des irritations sur le long terme. ça ne fait pas mal, c'est juste une lumière rouge. 

Donc pas de panique tu vois, les fils même si tu les débranches en faisant une fausse manoeuvre, au pire ça va sonner un peu sur le scope. 

Mon bébé à besoin d'une aide pour respirer. 



C'est souvent le cas pour les bébés prématurés. Ils arrivent avec des petits poumons immatures, même si parfois les médecins ont le temps d'injecter du "surfactant" pour accélérer le processus. Ils ont alors besoin d'une aide respiratoire qui normalement diminue au fil du temps.

1/ : L'intubation. Quand bébé est totalement incapable de respirer tout seul, on doit l'intuber. Pour cela, il doit partir en réanimation, afin d'avoir des soins spécifiques et une surveillance très importante. 

2/ : Les CPAP/PPC/Infant flow : plusieurs noms barbares pour un système relativement facile à comprendre. C'est la même machine pour les apnées du sommeil. C'est un système de ventilation à pression positive. C'est à dire qu'il insuffle de l'air sous pression à l'inspiration et/ou à l'expiration. Cela permet aux alvéoles des poumons de rester bien ouvertes. En gros on lui souffle littéralement dans les bronches. Pour de vrai. 

Concrètement on met un bonnet sur la tête de bébé sur lequel on accroche les tuyaux avec soit des canules, soit un petit masque. Généralement on alterne l'un ou l'autre pour éviter que le nez ne soit trop marqué. 

3/ : Le mélangeur : Quand bébé a les poumons bien développés mais qu'il n'arrive pas encore à engranger assez d'air pour être en forme, on le met sous mélangeur. C'est un système moins invasif qui permet de mettre sous le nez de bébé de l'air mélangé avec de l'oxygène. C'est le premier pas vers l'autonomie respiratoire. Pour le reste c'est le même système que les CPAP : masque ou lunettes.

4/ : Les lunettes à oxygène : C'est généralement à ce moment qu'on commence le sevrage. Quand bébé commence à pouvoir se débrouiller tout seul. On insuffle souvent de toutes petites quantités (0,1 ou 0,2l ). On instaure les sevrages par paliers (1h, 2h...). Si bébé tolère bien généralement on fini par garder l'oxygène pour la nuit ou les alimentations quand c'est plus fatigant pour lui de respirer. Et à la fin plus rien du tout ! 

J'espère que tu y vois déjà plus clair, 

A bientôt pour un article sur l'alimentation, les soins et la vie en néonat !