samedi 16 juin 2018

5 ans

Je n'arrive pas à croire que tu partages ma vie depuis déjà 5 ans. 

J'ai du mal à repenser à ce petit être lové dans mon cou quand je vois le jeune garçon que tu es devenu aujourd'hui. 

Quand je vois mes patients chaque jour, je ne réalise pas que tu faisais toi aussi cette taille, autrefois. 

J'ai un peu bousculé ton équilibre ces dernières années. Tu as vécu 2 déménagements, 2 écoles, 2 maîtresses et des tas de copains à te refaire. 

Quand tu es rentré en maternelle, tu étais asocial, tu frappais, tu mordais pour exprimer ta peur, ta rage et ta frustration face à tous ces changements. 

Aujourd'hui tu es un formidable moyen, plus tout à fait petit, mais pas encore tout à fait grand. Tu as l'air tellement bien dans tes baskets, malgré tout ce que tu as vécu, que ça tient du miracle (et un peu de la psy du boulot, aussi). Tu commences à avoir ta personnalité, des idées plus tranchées sur le monde. J'aime découvrir les goûts que nous avons en commun et ceux qui nous séparent. 

J'aime ta sensibilité, ta curiosité, j'aime quand tu me demandes ce que veulent dire les paroles d'une chanson et que tu es surpris, parce que dans ton imaginaire tu avais déjà construit tout un scénario. 

Tu n'es plus le petit garçon en colère, tu es un enfant plein de vie et plein de joie.  

Tu me rends fière de toi en permanence, quand tu choisis un nouvel élève qui ne parle pas français comme meilleur ami, quand tu vas vers les personnes âgées ou les handicapées avec un regard tendre et ouvert. Quand tu comprends la valeur des choses, que tu renonces à certains plaisirs de ton âge parce que tu sais que je n'ai pas les moyens de te les offrir et que tu me dis que ce n'est pas grave maman, que c'est pas important. 

J'ai de nombreux remords, quelques regrets, mais toi, tu seras toujours la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. 

Bien sûr, comme toutes les mauvaises mères, j'apprécie les week-end où tu es chez tes grands parents pour pouvoir dormir et ne penser qu'à moi, même quand je travaille. 

Mais tu me manques aussi. J'aime sentir ton odeur, j'aime ta petite voix fluette et j'aime tes bras autour de mon cou. J'aime quand tu me racontes ta journée et quand tu me demandes ce que moi j'ai fait de la mienne. 

Je te promets qu'à partir de maintenant, je vais travailler dur pour t'offrir une vie stable et sereine, une vie d'enfant, une vie de famille. Et je te garantie que le Barbu y travaille chaque jour, lui aussi. 

Nous t'aimons, mon fils, plus fort que les étoiles, plus fort que la Lune, plus fort que Saturne. 

Joyeux Anniversaire.