vendredi 28 novembre 2014

Apprendre à faire confiance

ça m'a sauté aux yeux hier... 

Nous étions dans un restaurant, sur une terrasse chauffée. Pour une fois, Brugnon était plutôt cool, il rigolait et courait de long en large en me laissant manger (et ça, c'est rare). Il courait après les petits oiseaux et jouait avec les serveurs. Je pouvais enfin me détendre.

Plus le temps passait et plus il prenait confiance et s'aventurait de plus en plus loin. Si loin qu'il s'est retrouvé près d'une marche énorme, j'ai crié "non !" et j'ai tapé un sprint devant tout le monde pour aller le récupérer. Avant qu'il tombe de cette marche, qu'il se fracasse le crâne, et qu'il meurt dans d'atroces souffrances sous mes yeux. 

J'ai du recommencer une ou deux fois (mon fils est têtu). 

Et puis à un moment, je payais l'addition, ne pouvant pas être partout, je n'ai pas pu accourir assez vite. Et j'ai vu mon fils, tomber, se fracasser le crâne et mourir dans d'atroces souffrances.  Se tenir à une chaise, descendre une jambe prudemment, puis l'autre, et arriver en bas sans encombre. Il s'est retourné, il a remonté la marche à 4 pattes et il s'est relevé, tout fier de lui, en me regardant. 

J'ai pris une grande claque dans la figure. 

Il l'avait fait. Il avait réussi. Alors que moi je pensais qu'il allait échouer. Moi, sa mère, j'étais convaincue qu'il en était incapable, qu'il n'était pas assez grand, pas assez mûr, pas assez doué pour descendre une grande marche. 

Je lui ai fait bravo et je l'ai laissé recommencer autant qu'il a voulu.

Mais je n'ai pas pu m'empêcher de culpabiliser. Je ne lui ai pas fait confiance. Ma peur aveugle de le perdre m'a fait douter. Je ne savais même pas qu'il pouvait faire les choses sans être un bourrin calmement, de manière réfléchie et prudente. J'aurais du l'accompagner, lui expliquer et le laisser découvrir. 

Je dois me forcer. C'est dur pour moi. Me forcer à ne plus le couver. Me forcer à ne plus stresser dès qu'il n'est plus sous mes yeux. Me forcer à ne plus imaginer le pire, sans arrêt. 

Je suis une maman poule. 

Mais je me soigne. 


dimanche 23 novembre 2014

La Prune a testé pour toi - la nouvelle Stokke Scoot V2

Il y a presque un an, j'ai eu la chance de Gagner une Stokke Scoot à l'Efluent Mums. Et là, un an plus tard, c'est consobaby qui m'a proposé de tester la nouvelle version de la Stokke Scoot, la V2 !



Et je pense que chez stokke ils lisent dans les pensées parce qu'ils ont corrigé à peu près tout ce que je pouvais reprocher à la première version (c'est à dire pas grand chose, quand même) ! 

Petite présentation initiale : La Scoot est une petite poussette citadine compacte qui peut se plier d'une seule main. Sa hauteur lui permet de remplacer la chaise haute au restaurant par exemple. Le hamac est réversible et se plie sur lui même pour prendre le moins de place possible une fois la poussette rangée. Elle dispose d'une grande capote aérée, d'une moustiquaire et d'une protection pluie. Elle dispose d'un grand panier de rangement et son guidon est réglable. 

Maintenant, passons aux choses sérieuses quelles sont les améliorations que propose la nouvelle Scoot ?

A première vue elle est plus mastoc. Plus haute, un peu plus longue, elle fait un peu moins "citadine" mais elle garde un rayon de braquage court qui la rend très maniable en ville.

J'aime beaucoup son nouveau coloris, un bicolore bleu ardoise/gris chiné qui fait plus classe mais un peu moins foufou que le bleu urbain que j'avais sur la première.


Alors, c'est quoi les nouveautés ?

Les roues

chui bonne comédienne hein ?

Les roues de la V1 étaient petites et compactes pour permettre un pliage parfait. Seul bémol : en étant très petites, elles avaient un peu de mal sur les terrains accidentés, les trous et autres pavés. Evidemment c'est une citadine, mais la ville est une jungle !

TADAM AMELIORATION :



Sur la V2, les roues sont plus grandes et remplies de mousses. Le résultat est sans appel. La poussette "glisse" littéralement et ne craint ni trou ni bosse. J'ai jamais autant aimé rouler sur des pavés. C'est presque une tout terrain.

Les trottoirs

Qui a dit que j'exagérais ? 


Il m'a fallu beaucoup de temps pour arriver à monter les trottoirs avec la Scoot sans utiliser le pied (et la plupart du temps appuyer par erreur sur le frein en même temps). Très stable, elle était un peu difficile à basculer.

TADAM AMELIORATION



La nouvelle poignée est à l'horizontale, ce qui permet de prendre appui dessus et, aidée de ses roues plus hautes, elle passe sans problème les trottoirs, même hauts. ça me change la vie. Et cette poignée un peu plus éloignée du hamac permet également d'éviter à un sac bandouillère de glisser sans arrêt. Il y a des crochets pour attacher le sac stokke au hamac mais j'aime bien le garder à portée de main.

La position du hamac

On a souvent reproché à la Stokke de n'avoir que deux positions de hamac : allongé et relevé. Personnellement ça ne me dérangeait pas, avant que mon fils ne refuse d'être allongé et s'endorme en position assise, totalement ratatiné sur lui même.

TADAM AMELIORATION



La V2 possède une position intermédiaire ni allongée, ni relevée. Très utile. Mon fils fait beaucoup plus de siestes à l'intérieur et il a l'air beaucoup plus à l'aise.

Seul bémol, le système de clips que je n'aimais déjà pas tellement sur la première version. En effet, pour passer en position intermédiaire, il faut défaire deux clips en tenant le hamac d'une main, et rattacher deux autres clips, sans s'emmêler les pinceaux (je suis claire ou pas ?) j'aurais préféré une poignée pour pouvoir le faire d'une main !



J'apprécie les deux ouvertures moustiquaires placées sur le tissus qui recouvre le hamac en position allongée. Par temps de grosse chaleur (sait-on jamais ?!) ce sera très appréciable ! 

Et au niveau du pliage alors ?


La différence n'est pas flagrante, les roues prennent un peu plus de place mais elle rentre toujours à l'aise dans le coffre de ma Simone. Sans soucis. J'ai toujours un peu de mal à la plier d'une seule main et je trouve qu'elle est plus facile à ranger quand le hamac est dissocié du châssis.


oui, il y a DEUX poussettes dans le coffre d'UNE voiture


En conclusion ?


La Stokke Scoot V2 a beaucoup appris de sa petite soeur et s'est considérablement améliorée. J'espère juste que le hamac 5 points, qui s'est cassé 2 fois sur ma V1, tiendra plus longtemps sur ma V2 ! C'est une poussette polyvalente, bien adaptée à mon mode de vie nomade. Elle ne craint ni la ville, ni la sortie des sentiers battus. Elle a tous les avantages d'une poussette tout terrain tout en restant compacte et facile à ranger. Mon fils apprécie particulièrement la nouvelle position du hamac, il n'avait pas fait autant de sieste dans sa poussette depuis longtemps !

Bref, c'était LA poussette qui manquait à la famille Prunesque !





Merci à Stokke & Consobaby de m'avoir permis de tester cette superbe poussette !


mardi 18 novembre 2014

Comment Brugnon vit sans PLV (ou presque)

Je ne suis pas ce genre de personne qui fait gaffe à ce qu'elle mange. Je suis le niveau 0 de la nutrition saine. Voire -2. Pour mon fils j'essaie de faire un peu mieux, même si je n'aime toujours pas cuisiner et pourtant j'en ai le temps. 

Par contre une chose c'est sûre, je suis HYPER motivée pour DORMIR. C'est devenue ma préoccupation Number One. Mon obsession depuis des semaines, des mois, une année entière. Je suis prête à TOUT pour ça. 

J'entends parler depuis des années des problèmes d'intolérance aux PLV (Protéïnes de Lait de Vache) (ou Produits Laitiers de Vache) (tout ce qui vient du pis de la vache en fait). Les personnes intolérantes digèrent mal le lait, et donc ont mal au bide, et chez un bébé ça donne couches atomiques + bébé grincheux + nuits pourries. Et ça, ça ressemblait bien à Brugnon. 

Il y a presque 3 semaines, il a fait une grosse gastro que même le smecta ne corrigeait pas. On devait le changer des pieds à la tête trois fois par jour et la nuit il se réveillait toutes les heures en boule, les fesses en l'air (cet article est le comble de la glamouritude). Je me suis dit qu'il était temps d'essayer de retirer les PLV (de toute façon c'est pas bon pendant une gastro) et mon doc a dit que "j'étais sa mère, si je le sentais, il fallait que j'essaie" (je sais, mon doc est super top). 

Concrètement ça se passe comment ? 


Je savais qu'il existait des laits végétaux, mais ça coûte un bras (2,50€ en moyenne la brique d'1L) et je voulais essayer de varier au maximum, j'ai donc demandé conseil à des mamans qui étaient dans ce cas là et j'ai eu pleiiiins de réponses (merci les girls)

J'ai troqué les 300 ml de lait de croissance du bib du matin par au choix, du lait de riz ou du lait de chèvre avec des céréales. Il le boit à la même vitesse. 

J'ai remplacé les 3 yaourts par jour par 2 compotes et un produit laitier, soit au lait infantile (parce que j'ai la sensation qu'il les digère mieux), soit du fromage de chèvre, soit un yaourt au lait de brebis et parfois (mais à petite dose) un yaourt au soja. J'ai fait chou blanc avec la faisselle de chèvre, il a détesté.

J'ai remplacé le blédiner du soir (au lait) par (selon sa demande et son appétit) 1 grand biberon de lait de chèvre et une compote ou une purée maison avec un filet d'huile d'olive et une compote ou un laitage.

Est-ce que ça marche ? 


Au niveau des couches il y a de l'infiniment mieux. On est passé de 4 à 6 couches atomiques par jour à 2 ou 3 couches normales. Après, il a été sous traitement pendant 5 jours ce qui peut l'expliquer aussi. Mais ça semble se maintenir. 

Au niveau des nuits, si les couchers sont complètement anarchiques (jusqu'à 22h15) (wouhou) les nuits sont nettement mieux. Elles sont plus longues et moins hachées. En moyenne un réveil par nuit et 1 à 2h de plus le matin. Même s'il se couche plus tard, c'est juste l'extase ! (mais je ne vends pas la peau de l'ours, ça peut encore changer).

Sa peau, qui était devenue sèche avec de petits boutons (j'ai eu peur d'un retour de l'eczéma tant maudit dans sa prime enfance) est en train de redevenir douce. Cela dit cela pouvait venir du froid aussi. 

En conclusion ? 


Je ne suis pas sûre de grand chose, mais en tous cas l'arrêt des PLV ne lui a pas fait de mal. Il dort mieux, il est plus détendu et son ventre moins gonflé. Je suis donc très tentée de continuer le même régime, sans retirer complètement les PLV de son alimentation (prises de tête obligent) mais en les diminuant au maximum. 

Comme dirait l'autre, ça ne coûte rien d'essayer. 

Alors les vaches, on les garde seulement comme voisines, et picétou. 




lundi 17 novembre 2014

La bouilloire

Ma bouilloire m'a fait défaut. La résistance s'est rouillée et je buvais des tas de petites particules bien cancérigènes. Alors j'en ai racheté une. 

C'est qu'une bouilloire. Elle a au moins 10 ans. Une vieille bouilloire. 

Oui mais voilà. 

Quand il a fallu la jeter, je me suis rappelé à quel point c'était une vieille bouilloire. 

C'était un des fameux cadeaux qui accompagnaient une vente par correspondance du temps où on commandait encore sur catalogue (oui, mon fils, ta mère est vieille). Le genre de truc qui ressemble à la Ferrari des bouilloires sur papier, et à un dé à coudre en vrai. Bref. 

Quand je suis entrée en internat, c'était mon allié indispensable. Thés, Soupes Royco et pâtes (quoi, t'as jamais fait de pâtes à la bouilloire ?) j'avais l'impression d'être une adulte indépendante. 

Quand j'ai emménagé dans un studio insalubre de région parisienne et que l'installation électrique datant de Mathusalem et pas du tout conforme sautait en plein hiver, elle m'évitait de mourir de froid et de faim (au moins).

Elle m'a sauvé des nausées pendant ma grossesse quand je ne supportais plus l'odeur même du café.

Quand je pars en we, elle m'accompagne dans la valise pour patienter entre le réveil de Brugnon et l'ouverture du petit déjeuner à 7h (sans commentaires). 

Elle a fait des litres et des litres de thé depuis que j'ai arrêté de travailler. 

Bref. 

C'est juste une vieille bouilloire jaunie. 

Une vieille bouilloire. 

Adieu Kiki






samedi 15 novembre 2014

Mon petit coton

J'ai toujours dit que je voulais un deuxième enfant. 3 mois après la naissance de mon fils, déjà, l'envie était là (coucou le retour de couche !). A chaque fois que l'envie se présente, mon cerveau se met en marche pour me rappeler pourquoi il ne faut pas. Pas encore.  

Le sommeil déjà. 


Oui je me répète mais 17 mois sans dormir correctement ça fait beaucoup. Alors me lever 4 fois par nuit pour un biberon ça ne me fait pas trop peur hein, vu que c'est ce que je fais actuellement (sans le biberon). Mais imagine qu'ils soient décalés ? Prenons un exemple. Brugnon en général fait un réveil vers 23h, un vers 1h, un vers 4h et réveil définitif à 5h30. Imagines le petit nouveau fait un réveil à minuit, un à 3h et un autre à 6h ? ça veut dire un réveil toutes les heures ? Je veux bien être conciliante, mais là non hein. L'homme n'est pas programmé pour ne jamais dormir (encore qu'avec mon fils, je me pose souvent la question). 

Mes études, ensuite. 


Je me casse pas la nénette pour passer ce fichu concours pour devoir abandonner pour un squatteur. Parce que bon, je m'imagine mal avec des nausées déambuler dans un hôpital qui sent l’éther. Ce sont MES études, MA carrière. Pour une fois depuis pas mal de temps, je fais quelque chose pour MOI. Et je suis trop égoïste pour le partager. 

Donc voilà. C'est pas le moment. 


Et pourtant, quand je vois les bidons qui fleurissent autour de moi je repense à ces 9 mois. Je repense au flot ininterrompu d'émotions, les bonnes, les mauvaises, l'impression de tout ressentir plus intensément. Je repense au bidon qui s'arrondit, à la sensation de porter un secret précieux... Je repense aux premières échographies, à la magie d'un corps qui en fabrique un autre à partir de rien, aux premiers coups qu'on guette. Je repense au regard des gens, à l'impression d'être un trésor aux yeux du monde. L'impression de faire quelque chose d'exceptionnel. Porter la vie. 

Je repense à toutes ces choses que je ferais différemment pour le deuxième. A ces angoisses que j'aurais en moins, cette peur de mal faire qui sera moins présente. Je repense à toutes les craintes de Pruneau qui seraient éloignées. Je repense à tous ces moments bénis vécus avec mon fils que je pourrais revivre avec mon second enfant. Je repense aux mini-couches, aux bodys si petits qu'on peut en aligner quatre sur le même fil du Tancarville. Je repense à ces moments où l'on se perd dans le regard de son bébé, quand on représente tout son univers, quand il n'a que nous. 

Je repense aux gestes précautionneux, à toute cette douceur, toute cette fragilité, quand mon fils n'est qu'une brute qui menace de me péter une dent quand il me fait un calin et qui m'a mordu jusqu'au sang pas plus tard qu'hier. 

J'ai envie de voir mon fils devenir grand frère. Avoir de nouvelles responsabilités. Apprendre à partager ses parents. Découvrir, protéger, aimer ce petit être. Le jalouser aussi, un peu. Je veux les voir grandir ensemble, jouer ensemble, évoluer ensemble. 

C'est mon petit secret, caché au fond de moi. Comme une petite bille de coton qui grandit dans mon coeur. C'est doux, c'est léger, c'est fugace. ça a un goût sucré, comme de la Barbe à Papa. Souvent, il reste caché, quand je révise, quand mon esprit est occupé, quand mon fils me fait une colère que j'ai du mal à gérer. Mais c'est là. Ça ressort quand je suis bien, dans mon canapé, au chaud, au calme. Quand mon fils est enfin couché, quand je regarde tranquillement la télé avec son père. C'est chaud. C'est agréable. Ça grandit. Ça mûrit. Doucement, sagement, sûrement. 

Mon cerveau dit non. 

Mon coeur dit oui. 

Un jour ils se mettront d'accord. 


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mardi 11 novembre 2014

Mon bébé

Quand on me dit que j'ai un beau bébé, je reprend toujours. Tu n'es plus un bébé, tu es un petit garçon. Tu marches, tu commence à parler, tu pèse 13 kilos et mon dos souffre tant que je peine à te porter et je l'évite autant que possible. 

Tu fais tout un tas de bêtises et je passe mon temps à te disputer et à te courir après. Bien trop de temps. Tellement que j'ai l'impression que j'ai pleinement le rôle de la mère qui punit et ton père celui du bon copain qui joue et avec qui on se marre bien. Tu ne réclame que lui, tu pars en courant quand on frappe à la porte, tu appelles même le téléphone "papa" parce que souvent je te le passe pour que tu lui parle. A moi les cris, l'exaspération, les mêmes "non" répétés des milliards de fois, les mêmes disputes, les objets mis en hauteur pour éviter que tu n'attrapes tout - et surtout ce qui est interdit - les portes fermées pour éviter que tu n'ailles vider toutes les commodes. Tu me cherches, tu me testes, et parfois je t'en veux de me donner ce rôle ingrat d'éducatrice (là par exemple ça fait 4 fois que tu essaie de me refermer mon ordi sur les doigts et d'en arracher les touches, de prendre mon téléphone et d'éteindre la télévision)

Parfois je regrette. Pas de t'avoir, bien sûr. Mais je regrette le temps où tu ne te déplaçais pas. Le temps où tu étais léger comme l'air (si tant est que tu es été léger un jour) (huhuhu), le temps où je pouvais manger tranquillement même au restaurant et chez des amis. Le temps où tu dormais dans la journée et où je pouvais me reposer de temps en temps. Le temps où tu t'endormais le nez dans mon cou et où je respirais ton odeur de caramel au mustela jusqu'à m'en faire chavirer le coeur. 

Mais cet après-midi, en ce jour férié où j'ai eu la flemme de sortir, tu n'as pas voulu faire la sieste parce que comme d'habitude tu luttes jusqu'à la mort plutôt que de dormir. Alors je t'ai pris dans mes bras dans le canapé parce que MOI j'étais épuisée et que je voulais me poser. Tu as posé ta tête contre moi. Ton souffle s'est fait plus calme, plus régulier. Tu t'es endormi. Je me suis endormi. Nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre comme autrefois. Pendant 2h, nous n'avons formé qu'une seule et même personne, se réchauffant auprès de l'autre, dormant au rythme de nos propres respirations. Pendant 2h, j'ai eu l'impression de revenir en arrière. 

Heureusement, depuis ton réveil, j'ai du te crier dessus 12 fois. 

Le temps à repris son cours. 

Ouf. 

(ou pas)

Tenue improbable et bordel... c'est férié ! 




vendredi 7 novembre 2014

La folie de Noël

J'ai toujours aimé Noël, mais depuis la naissance de mon fils c'est une vraie catastrophe.

Je pense Noël, je brode Noël, j'achète Noël, j'offre Noël, je vis Noël. 

Je pousse des cris dans les magasins décorés, j'ai envie de tout acheter, j'ai déjà fini les cadeaux de Brugnon... je trépigne plus d'impatience que si j'avais 3 ans. 

Je veux que ça sente la clémentine, la cannelle et le sapin à la maison. 

Je veux que ça sente le vin chaud dans les rues. 

Je veux voir les gens sourire.

Je veux un feu de cheminée et un poinsettia sur la table du salon. 

Je veux manger des lytchees et râler parce que j'ai les doigts qui collent. 

Je veux préparer des sablés et en laisser sur le bord de la cheminée pour le Père Noël. 

Je veux attendre la St Nicolas pour préparer le sapin. 

Je veux manger chaque matin un petit chocolat. 

Je veux regarder Sissi enveloppée dans un grand plaid en buvant un chocolat chaud. 

Je veux passer une soirée de paix familiale, joyeuse, en écoutant du Julio Iglésias. 

Alors oui, je sais, on est début novembre. 

Mais pour moi c'est déjà Noël. 

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jeudi 6 novembre 2014

Pourquoi j'ai des cheveux blancs.

J'ai une chevelure de jais, magnifaïque. Sauf que ben, depuis la naissance de Brugnon, il a bien fallu que je me fasse une raison, puisque tout le monde m'en faisait la remarque... j'ai pris des cheveux blancs. Et j'ai du utiliser d'un subterfuge à base de henné pour éviter de passer pour une vieille à 28 ans. Déjà qu'on me donne 30 ans depuis que j'en ai 20, il ne faut pas que j'en rajoute !) (poke neknek). 

Mais alors, d'où viennent-ils ? Pourquoi sont-ils arrivés tous en même temps ? 

Les nuits


Quand tu es enceinte on te dit "dors bien tant que tu peux surtout, parce qu'après tu pourras plus !". Je me souviens d'avoir fait de grands yeux quand une collègue m'avait dit que sa fille de 4 ans commençait à peine à faire ses nuits. J'étais naïve alors. Mais voilà, il faut me rendre à l'évidence, cela fait 17 mois que je n'ai pas réellement dormi. 17 mois de réveils intempestifs plusieurs fois dans la nuit, de fins de nuits (ou de nuits complètes d'ailleurs) en cododo avec coups de pieds, tirage de cheveux et autres joyeusetés. 17 mois a pousser des cris de soulagement quand il dormait jusqu'à 6h du matin. Et ne croyez pas qu'il dorme mieux la journée hein... Que nenni mon ami, il faut se battre pour qu'il fasse une sieste, même épuisé ! Et 17 mois à tout essayer pour le faire dormir. Nourrir plus, nourrir moins, nourrir mieux (je retire progressivement une partie des PLV de son alimentation, je t'en reparles bientôt), diffuser des HE, aller voir un ostéo... Si je connaissais les cours aussi bien que tout ce qui concerne le sommeil des enfants, je crois que j'aurais mon concours haut la main... sauf que rien ne marche quoi. 

La marche


Tiens, en parlant de marche... la marche tant et tant attendue. Des semaines, des mois à guetter le moindre progrès. Des mois à défendre mon fils devant tous les "mais il ne marche pas ENCORE ?!". Des mois à subir sa frustration de ne pas pouvoir se déplacer comme il le souhaiterait. 

Il a marché à 16 mois, ce qui est très acceptable je trouve. Il n'est plus frustré. Amen. 

Mais c'est bel et bien le début des catastrophes... vider le sac de couche et les éparpiller partout dans la maison, arrêter la machine à laver et la vider partout sur le sol... patauger dans la cuvette des toilettes (pleine ou vide) (oui oui) apprendre à ouvrir les portes et tenter de s'escaper si on a le malheur de ne pas fermer à clé. D'ailleurs c'est simple, je ferme toutes les pièces à clés. Et je compte acheter une barrière de sécurité pour la salle de bain parce que j'en ai assez de lui courir après. 

Répéter

"Brugnon ne touche pas les M&M's". "Non Brugnon pas les M&M's". "Brugnon j'ai dit NON !"
"Brugnon on ne mord pas" "Fais un bisous gentil" "Sans les dents" "MORD PAS J'AI DIT !"
"Brugnon ne touche pas la machine à laver" "Brugnon ne touches pas les boutons" "On regarde avec les yeux" "NE TOUCHE PAS J'AI DIT !"
"Brugnon reste près de moi le temps que je déplie la poussette". Brugnon, reste avec maman, c'est dangereux il y a des voitures" "RESTES LA !" 
C'est épuisant. C'est éreintant. Et je te passes les leçons que je fais aux chats. 


L'angoisse

Sérieusement on n'arrête JAMAIS d'angoisser. Quand il dort pas assez on se demande pourquoi, et quand il dort enfin, on se demande s'il est encore en vie. Quand ils sont là ils nous gavent, quand ils ne sont pas là ils nous manquent. Les mères sont des paradoxes vivants. 

Alors oui. J'ai des cheveux blancs. 

C'est mes blessures de guerre. 

Parce que c'est dur d'être maman. 

Bordel. 

source




mardi 4 novembre 2014

Day off

Je m'excuse. 
Auprès de tous les gens qui travaillent. Auprès de toutes les mamans de famille nombreuse et de toutes les mères au foyer. Auprès de tous les gens qui ont vraiment des raisons d'être fatigués. 

Mais voilà, cela fait un mois que je ne travaille plus et je suis épuisée. 

Ce n'est pas à cause de mon rythme de vie à proprement parler. J'ai beaucoup de chance. Je ne suis pas pressée par le temps ou stressée par la circulation. 

Mais Brugnon me mène la vie dure. Depuis le changement d'heure il ne s'est pas réveillé après 5h du matin et jamais après 6h depuis pratiquement le jour de sa naissance. Et généralement il se réveille une ou deux fois dans la nuit. Il ne fait pas de sieste ou presque, malgré sa fatigue. Il lutte en permanence. Contre moi, contre le sommeil, contre tout. 

J'ai tout essayé. L'ostéopathe, le bain avant de dormir, augmenter le dîner, le diminuer, lui donner de la fleur d'oranger avant de dormir ou un biberon chaud. Les huiles essentielles en diffusion ou dans le bain. Je commence maintenant à diminuer les PLV de son alimentation. 

Il peut être adorable et jouer tranquillement dans son coin mais il peut aussi arrêter 12 fois de suite ma machine à laver (au point de faire sauter les plombs 2 fois) (et ce, malgré notre dispositif "anti-Brugnon"), il chouine, il réclame les bras, il vide les tiroirs des commodes, il frappe les chats et vide les placards. Il ouvre les fenêtres et vide les poubelles. Je dois systématiquement être dans son dos et si ça n'est pas le cas, c'est lui qui me réclame. 

C'est un enfant me diras-tu. Rien d'anormal là dedans. C'est de son âge. 

Le soir je m'en sors plutôt pas mal mais le matin je peine de plus en plus à tenir le coup. Nerveusement et physiquement. Je pète littéralement un plomb. 

Je me farcis la tête toute la journée sur mes cours en ayant l'impression de ne pas avancer et quand j’enchaîne les échecs aux tests psychotechniques, j'ai l'impression que le sol s'effondre sous mes pas. 

Je savais que ce serait difficile. Je savais que mon goût du voyage et de l'aventure me rendrait difficile une vie sédentaire de mère au foyer. J'ai beaucoup de chance, mais là, j'ai du mal. 

Alors aujourd'hui, c'est day off. J'ai dormi 2h ce matin, j'enchaîne les séries de mon adolescence et je mange des bonbons. J'essaie de me motiver pour travailler, mais je n'y arrive pas. Je n'ai même pas envie de broder. Alors je me dis que ça ne sert à rien de forcer. Que ça reviendra demain. 

Aujourd'hui, les 6h sans mon fils sont à moi et rien qu'à moi. 




lundi 3 novembre 2014

Mon fils est un génie

Mon fils est un génie. Le plus intelligent de tous les 16 mois de la terre. Au moins. Il a un vocabulaire extrêmement riche pour son âge. 

Du coup, je ne comprends absolument pas pourquoi je suis la seule (ou presque) à comprendre ce qu'il me dit. 

Petit lexique brugnonesque : 

"Maman !" bon ça, tout le monde comprend ou à peu près non ? 

"Aheuuuuu" ça ça veut dire gâteau. Indifféremment petit beurre, boudoir, viennoiserie ou tout ce qui ressemble de près ou de loin à du pain, le Brugnon n'est pas difficile. 

"Pouuuuuh" ça, ça veut dire couche. Ou caca. Oui ça peut paraître étrange mais en fait c'est du mimétisme. Parce que la nounou et moi on a la même réaction "pouuuuuh ça pue, t'as fait caca ?" "pouuuuuuh !" voilà. 

"Beuuuuh" non, rien à voir avec une quelconque substance illicite. c'est le bruit de la vache. Je trouve ça très ressemblant d'ailleurs. 

"crr crr" ça c'est le corbeau. Il a appris tout seul. J'en suis très fière. 

"akééééé" mon fils a une passion pour les clés, quelles qu'elles soient. 

C'est quand même super compréhensible non ? 

Mon fils est un génie, admets-le !