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mardi 30 janvier 2018

Le dernier Mustela.

Oui je sais, le Mustela c'est plein de caca, ça coûte la peau des fesses, bref, c'est pas bien. 

Sauf que moi, j'adore l'odeur du Mustela. Et comme un mouton, depuis que mon fils est né, je ne l'ai lavé qu'avec ça. Quand il a fait son eczéma, je suis passée à quelque chose de plus "healthy" comme on dit aujourd'hui, mais j'utilisais toujours le Mustela pour les cheveux, juste pour l'odeur. J'ai essayé d'autres produits, mais rien à faire, c'est Mustela que j'aimais le plus.

Au fil des promos et des dons, j'ai réussi à tenir jusqu'ici mais il est temps que je sorte ça de mes "extras" financiers. 

Et puis surtout, mon fils va avoir 5 ans quoi. 

C'est plus un bébé. On a rangé les couches et la poussette depuis 2 ans (encore que la poussette est de retour mais c'est pas de gaité de coeur), les biberons l'année dernière, le parc et la chaise haute ont été vendus... bref, petit à petit on oublie. 

Ce n'est pas vraiment un "manque" de bébé. Avoir un grand garçon c'est super aussi. ça dort, déjà. Et puis c'est rigolo. C'est une fierté de le voir grandir chaque jour et de voir sa personnalité s'affirmer. Et je papouille des bébés toute la journée alors bon, le manque se gère quand même. 

Mais les odeurs et moi c'est tout une histoire. Je déteste certains parfums juste parce qu'ils ont été associés à de mauvaises expériences quand j'étais enfant (c'est là que je me suis rendue compte que je détestais mon orthophoniste). 

Alors ça faisait plusieurs semaines que j'essayais de me convaincre "à la fin de ce flacon, on passe à un shampoing de grand". J'ai même prévenu mon fils pour qu'il me remette dans le droit chemin si jamais je vacillais. 

Et voilà, il est fini. Cet après-midi je vais aller acheter un shampoing pour enfant, un autre, un du supermarché. 

Et je vais commencer mon deuil olfactif. 


mercredi 12 avril 2017

La reine du bac à sable

Comme tous les parents j'avais dit que je n'irais pas au parc. Avouons le franchement, comme dirait Florence Foresti, on s'y fait quand même vraiment chier on s'y ennuie un peu. Et comme tous les parents, j'y suis forcément allée. Parce qu'il vaut mieux que ton mioche hurle dehors que dans 40 m² pour ta santé mentale et celle de tes voisins. 

Donc cet après-midi, nous étions au parc à profiter du beau temps (et nous faire chier copieusement). On regardait Brugnon se rouler dans la terre en imaginant la couleur de l'eau du bain le soir même. 

Et puis est venue l'heure de partir. 

Alors dans ces moments là de deux choses l'une. 

Ou tu as un gamin bionique qui ne dit rien et qui te suit gentiment. 

Ou tu as un gamin qui fait une crise pour ne pas partir. 

Généralement le miens commence assez soft d'un "non, pas tout de suite". Et puis on hausse chacun le ton et souvent ça fini en hurlements de goret. 

Que les nouvelles primipares se rassurent, c'est à peu près le cas chez tout le monde. 

Le barbu - qui n'a pas d'enfant - à vite compris le truc et m'a gratifié d'un "courage" quand je lui ai dit qu'il était temps qu'on parte. 

Je me suis donc approchée du monstre de ma tendre progéniture pour lui dire gentiment qu'on n'allait "pas tarder à y aller mon chéri parce qu'il se fait tard et que ça va être l'heure du bain" (stade 1, amorce délicate, tact et négociation). Réponse de l'intéressé "non, pas tout de suite". Évidemment, le bougre. 

A côté, une maman tente la même approche, stade 1 aussi, et son gremlins se met à hurler immédiatement (la pauvre). On se jette un regard compréhensif. ça va pas être de la tarte ma bonne dame.

J'amorce le stade 2 "aller Brugnon, tous les enfants s'en vont, il est tard".

Réponse de l'intéressé : "on mange des crêpes ce soir ?"

Oh le fourbe. Technique de déstabilisation. Je ne m'attendais pas à ça. Réflexion intense pendant 15 secondes. Dois-je céder ? 

"Bah... Remarques, j'ai ce qu'il faut, il faut juste qu'on achète des oeufs, on fait des crêpes salées et sucrées ?"

Hurlements de joie. Mon fils se lève aussitôt et nous partons main dans la main en passant devant la pauvre maman qui arrive au stade 3 des hurlements et de l'épuisement parental. Elle me lance un regard perplexe et un "et bah..." admiratif. 

Je rétorque d'un "Et ouais ! Vous avez vu la technique ?!"

Ce à quoi elle lâche un triste "ouais... bah je l'ai pas encore !"

J'ai culpabilisé un peu je l'avoue. 

Mais ça ne m'a pas empêché de sortir du parc entourée d'une haie d'honneur sous les ovations de mères de famille en délire. Ou presque. 

Ce soir, grâce à des crêpes, je suis devenue la reine du bac à sable. 

Il a pas un prénom breton pour rien, mon brugnon ! 


mercredi 5 octobre 2016

C'est mon fils

Cet été, j'ai passé pratiquement 2 mois sans voir mon fils. Mes parents avaient décidé de ne pas partir au Portugal - comme c'était prévu - quand j'ai été embauchée à l'hôpital. Cela leur permettait de profiter à fond de leur petit fils et à moi de travailler tranquillement et d'attendre la rentrée pour trouver une solution de garde périscolaire en horaires décalés (que je n'ai toujours pas vraiment trouvé d'ailleurs).

Ces deux mois de liberté, associés à mon célibat tout neuf, m'ont fait percevoir ce qu'était réellement une vie de jeune femme sans enfant, telle que je l'étais il y a 10 ans. 

Il faut savoir que j'étais beaucoup, beaucoup plus sage à 20 ans que je ne le suis aujourd'hui. J'étais fidèle à l'homme avec lequel je vivais, je n'avais pas vraiment de vie sociale et quand Brugnon est arrivé, je n'ai pas vraiment vu la différence, vu que j'avais déjà une vie de moine (enfin, de nonne). 

Sauf qu'aujourd'hui j'ai 30 ans, j'ai envie de bouffer la vie et de profiter pleinement de tout ce dont je me suis privée pendant toutes ces années de sagesse extrême.

Du coup, depuis la rentrée, je souffre un peu. Entre les horaires d'école, ceux de l'hôpital et l'absence de mes parents - qui ont fini par partir - j'ai l'impression de sombrer sous le poids du quotidien. 

Je dois choisir chaque jour entre rattraper tout mon retard de sommeil, m'occuper de la maison, des courses ou des différentes démarches extérieures. J'ai l'impression de négliger toutes les parties de ma vie au profit d'aucunes. Le temps et l'énergie me filent entre les doigts. Professionnellement j'adore mon boulot mais j'ai du mal à tenir le rythme, personnellement mon fils ne supporte pas mes absences et au niveau organisationnel, mon appart c'est bagdad (je m'appelle Baaaaaaaaaaaaaaaaaaagdaaaaaaaad) (c'est cadeau). 

Souvent je me demande à quoi aurait ressemblé ma vie sans mon fils. 



Si j'avais tout arrêté à temps, si j'avais réalisé bien avant que ma vie ne prenait pas la bonne direction. 

Évidemment tout serait plus facile. Je pourrais sortir quand je veux, dormir la nuit d'une traite, me lever tard le matin quand je suis du soir et faire la sieste l'après midi quand je suis du matin, enchainer les gardes sans avoir à anticiper ou à calculer quoique ce soit. 

Pas de crise parce que j'ai tiré la chasse d'eau ou fermé la porte de la voiture à sa place. Pas de réveil à 4h du matin parce que "un chat rouge et vert est entré dans ma chambre et m'a fait peur" ou juste parce que "j'ai assez dormi maman, c'est bon !". Pas de bassine à vomi ou de mouchage de nez. Pas de "pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ? pourquoi ?" (je continue, si tu veux, je suis encore en dessous de la réalité). 

Oui mais voilà, cet après-midi sur la plage il est venu s'asseoir sur mes genoux et on a fait un gros calin en regardant l'immensité de l'océan. Et j'ai réalisé. 

C'est mon fils. 



C'est aussi simple que cela. 

Oui tout est plus difficile avec lui. Oui c'est une catastrophe pour ma vie amoureuse et pour ma vie sociale tout court d'ailleurs. 

Mais c'est mon fils. C'est juste une partie de moi. Aussi chiant et épuisant qu'il puisse être. 

Alors peut être qu'on finira notre vie tous seuls tous les deux, à se prendre la tête, à supporter des crises. Peut être que ce sera un Tanguy parce qu'il n'osera pas quitter sa maman ou que moi je n'arriverais pas à le laisser partir (mais j'ai des doutes, quand même). Peut être que je passerais ma vie à angoisser pour lui, pour sa vie, pour ses choix, pour mon compte en banque qui ne suit jamais. Peut être qu'il me mettra à l'hospice ou que je finirais comme ma voisine, entourée de mes chats et cloitrée chez moi à attendre qu'il vienne visiter sa pauvre mère. 

Mais aussi compliquée que soit ma vie avec lui. 

Sans lui elle est parfaitement impossible. 

jeudi 16 juin 2016

3 ans

Mon tout petit, mon trésor, mon amour. 

Tu as 3 ans aujourd'hui. 3 ans que tu partages ma vie un peu timbrée.

Tu n'as pas la meilleure mère au monde et tu n'auras pas la famille la plus normale, tu sais. 

Cette année, je t'en ai fait baver, j'en ai conscience et je m'en excuse. J'ai fait exploser ta vie, tes repères, tes habitudes. 

Normalement, bientôt, ça devrait se calmer. On va s'installer, trouver nos marques et les garder. Et dès qu'on aura déballé les cartons, je t'emmènerai à la mer et tu pourras faire des pâtés de sable avec ton seau Pat Patrouille.

J'ai envie de te bouffer en permanence. Quand tu dis "merci bien !" quand je fais quelque chose. Quand tu pose ton front sur le miens en disant "je t'aime". Quand tu dis bonjours aux chats en leur disant qu'ils t'ont manqué. Quand tu me demande un "câlin-cheveux" ou un massage pour soulager ton petit ventre. Quand tu t'évertue à faire des phrases avec un sujet, un verbe et un complément, même si la syntaxe et la conjugaison ne sont pas toujours exactes. 

Tu es incroyablement fort et courageux, plein d'espérance et de joie de vivre. Tu t'intéresse à tout, tu poses des questions sur tout. Tu es un incorrigible gourmand et un coeur tendre. J'aime nos habitudes, nos connivences, ce que nous partageons et qui n'appartient qu'à nous. J'aime les remarques impertinentes qui font rire les passants quand on est dans la rue. Tu rapproches les gens, tu détends l'atmosphère, tu rends le monde plus heureux à ta façon.

Quels qu'aient été mes choix par le passé, une chose est sûre.


Je ne peux pas concevoir ma vie sans toi. 


Tu seras toujours ma priorité et je ferai tout pour que tu sois heureux. 

Aujourd'hui, mon chéri, c'est le grand jour. 

Tu vas souffler tes bougies, tu vas recevoir ton "gros camion" et tu auras enfin 3 ans. Ces 3 ans que tu attends depuis si longtemps et qui pour moi sont arrivés si vite. 

J'ai hâte de voir le petit garçon que tu vas devenir. Hâte de vivre ta première rentrée, tes premiers souvenirs, et toutes les choses qui nous attendent tous les deux.  

Je t'aime mon fils. 


Joyeux anniversaire. 





vendredi 1 avril 2016

Petit Ours Brun, toi et moi, faut qu'on s'explique !

Petit Ours Brun, au début, j'ai trouvé ça super bien. De petits dessins animés courts, dispo sur youtube et dailymotion, qui captivaient Brugnon. Et Brugnon a commencé à les connaître par coeur. 

Et soudain j'ai réalisé que ça allait devenir un GROS problème. 

Parce que Papa Ours, Maman Ours et moi on n'a pas VRAIMENT VRAIMENT la même notion d'éducation. 

Bon, je suis plutôt bienveillante hein. Je saute les passages des "Oui-Oui" de mon enfance qui parlent de fessée, je fais attention aux propos que je tiens devant mon enfant et j'essaie d'être aussi juste que possible. 

Sauf que voilà, ya un minimum. Je suis même assez stricte. Je n'aime pas qu'on me tienne tête et même si j'ai bien en tête qu'un enfant fait des bêtises, il y a des choses que je ne supporte pas et parfois, ma patience s'envole et je crie. Je crie et je mets au coin. 

Maman Ours elle, ne crie jamais. Papa Ours non plus d'ailleurs. 

Et ils ne punissent pas non plus. Jamais. 

Pire. Ils passent à autre chose. Direct. 

J'ai donc relevé les situations potentiellement conflictuelles entre la famille Ours Brun et moi-même. 

Situation n°1 : Petit Ours Brun monte sur une chaise, fait tomber un plat qui se fracasse par terre et manque de se casser la goule. 

Réaction de Maman Ours : "Oh mon petit Ours, tu m'as fait peur ! Qu'est-ce que tu voulais faire ? Donner du gâteau ? à Minou ? ahahahaha c'est plutôt mon Petit Ours qui avait faim !" 

Ah bah c'est sûr, on se poile, on va ramasser les morceaux et les restes de gâteau qui collent par terre et on envoie Petit Ours jouer dans le jardin. 

Ahem.  

Situation n°2 : Petit Ours Brun, après avoir réveillé plusieurs fois ses parents avant l'aube, décide d'aller faire le petit déjeuner et fracasse une bouteille de jus d'orange par terre. 

Réaction de Papa Ours : "Qu'est-ce qu'il se passe ? Oh ! Aller Petit Ours, arrête de pleurer et vas voir maman"

Pas de remontrance, donc. Et il l'envoie auprès de Maman qui dort encore. Et vous savez quoi ? Petit Ours se rendort. Après avoir réveillé toute la baraque et fracassé le Joker par terre, il se RENDORT. Et ils trouvent ça trop niouniouniou. Non mais, je rêve. 

Situation n°3 : Petit Ours veut préparer ses chaussures pour Noël. Il met donc du cirage partout sur ses chaussures, sur son visage, sur ses mains, sur la moquette de la chambre... 

Réaction de Maman Ours : "Petit Ours Brun ! Qu'est-ce que tu fais ! Arrête ça tout de suite !"

Ah tout de même. Sursaut de lucidité te dis-tu. 

Réaction de Petit Ours : "pfff on ne peut jamais rien faire dans cette maison !" 3 ans le môme. Il a 3 ans ! 

Réaction de Papa Ours "mais si Petit Ours, viens, on va faire le sapin de Noël"

Oh oui ! laissons maman ours se démerder avec le cirage qui ruine la moquette et allons féliciter Petit Ours pour sa connerie monumentale ! 

Situation n°4 : Petit Ours Brun fait de la peinture. Après avoir saoulé sa mère pour avoir des feuilles en plus alors qu'elle était au téléphone, il renverse sa peinture sur la feuille et il se met à peindre partout sur les murs. 

Réaction de Maman Ours : "Petit Ours Brun mais qu'est-ce que tu as fait !"
Réaction de Petit Ours Brun : "Tu as vu maman c'est joli !"
Réaction de Maman Ours : "Non, c'est une bêtise". 

Ah. Tout de même. 

Fin de l'épisode. 

Voilà. Donc c'est tout. "Non, c'est une bêtise". T'as le papier peint et la porte qui sont recouverts de peinture verte, mais c'est juste "une bêtise". 

Alors saches une chose, créateur de Petit Ours de mes fesses. Quand mon Brugnon à moi il est venu avec de la fierté plein le visage me raconter qu'il avait peint sur le mur "comme Petit Ours Brun", j'ai pas juste dit "non c'est une bêtise". Je lui ai tellement hurlé dessus que maintenant il passe devant le mur tous les jours en disant "on n'écrit pas sur les murs, sinon maman elle se fâche très fort ! elle se met en colère ! c'est INTERDIT !!!". 

La prochaine fois que tu lui donnes une idée aussi pourrie, je le laisse venir s'amuser sur ta Porsche avec mes clés. Tu lui diras que c'est pas bien et puis tu lui feras un câlin. 


mercredi 9 mars 2016

Le Gros Chagrin



En ce moment mon Brugnon ne sait plus où il habite. Il change tout le temps d'avis, il demande tout et son contraire, et sa frustration est telle que ça fini systématiquement en crise. 

Ma patience est très limitée, surtout avec la fatigue des horaires d'hôpital. Ce soir comme tous les autres soirs, j'ai haussé le ton et nous avons viré à la crise diplomatique. Après l'habituelle réprimande, j'ai essayé de redevenir une mère convenable et de lui parler à voix égale, yeux dans les yeux, en lui expliquant que les dessins animés (oui, pas d'écran avant 3 ans, blablabla) c'était bien un temps, mais que maintenant c'était l'heure du bain. 

Et là je m'en suis pris plein la tronche. 


Alors que je lui proposais le câlin de la réconciliation, ses pleurs de frustration se sont mués en véritables sanglots. Ceux du vrai chagrin, du gamin qui en a plein sur la patate, ceux qui viennent du fond du coeur, ceux qui te retournent le bide. Ceux pour lesquels tu donnerais n'importe quoi pour qu'ils s'arrêtent.

Ce n'était pas seulement la frustration de ne pas avoir ce qu'il voulait. J'avais l'impression qu'il me hurlait à la figure que la vie était injuste. Qu'il ne méritait pas ce qui lui arrivait. Que nous - que je - lui faisais vivre des choses injustes. 

J'ai passé un temps infini à le consoler, à l'apaiser, à lui rappeler que je serais toujours là et que je l'aimais. J'ai chanté la première chanson douce qui m'est venue, celle que je chante depuis qu'il est dans mon ventre. Peu à peu, il s'est calmé, et comme tous les enfants, il est passé à autre chose. 

Et nous avons passé une des soirées les plus calmes de notre histoire. Nous avons plaisanté, rigolé, partagé de grands moments de complicité. Il a tout mangé sans rechigner, il n'a plus opposé aucune résistance, ou juste histoire de. 

Je me suis sentie la pire mère du monde. 


Mais ce soir, j'ai trouvé les mots qu'il fallait. 

Pour un temps, du moins. 

Je mène tellement de choses de front que j'ai l'impression que je n'ai pas assez de temps pour réfléchir à ce qu'il se passe dans la tête de mon fils. J'espère juste qu'un jour il comprendra que mes actes ne sont pas purement égoïstes. Que je prends mes décisions pour lui autant que pour moi. Que je ferais tout pour lui offrir un avenir radieux avec une maman bien dans ses bottes et fière de la vie qu'elle mène. 


lundi 9 novembre 2015

No Gender en Action

Je déteste qu'on enferme les gamins dans des cases.

Bleu pour les garçons, rose pour les filles. Camion pour les garçons, poupée pour les filles. 

Je me souviens d'une histoire chez des connaissances qui m'avait profondément choquée, ya de ça au moins 10 ans (bordel, le temps passe vite). On était tous attablés et leur gamin de 4 ou 5 ans tombe par terre et s'écorche le genou. C'est pas très grave, mais il saigne. Et bien sûr, il pleure. Il vient voir sa mère pour être réconforté et celle-ci rigole en disant :

"mais arrête, t'es un garçon, les garçons ça pleure pas ! "

Voilà.

Et bah pardon mais je trouve ça franchement débile.

C'est un enfant, il a mal, il pleure.

Qu'il ait ou non des coucougnettes ça change rien à sa douleur.

Et l'inverse est pareil hein.

Bref.

ça c'était la partie coup de gueule.

Maintenant, on passe à la partie "niouniouniou".

Du coup, no gender oblige, on a toujours élevé Brugnon dans le partage des tâches. En même temps, c'est pas dur, le spécialiste du ménage à la maison, c'est pas moi (ça se saurait).

Donc, depuis son plus jeune âge (en même temps il est pas vieux) Brugnon adore passer le balai, aller chercher la pelle, essuyer les vitres...

Et puis, aujourd'hui, il m'a vu repasser et il m'a demandé s'il pouvait repasser "tout seul". 

Bah non hein, ça m'arrangerait bien, mais c'est chaud le fer. Si tu veux maman te repasse ton torchon. 

Alors je lui ai repassé son torchon. Il est reparti tout fier avec son torchon. Il s'est installé sur le canapé. Il a pris un vieux téléphone portable et il m'a dit "A repasse maman, a repasse !"

Voilà.

ça c'est un homme de demain.

Un vrai.

(Tu peux faire "niouniouniou" maintenant).

(après je dis pas que tous les hommes doivent repasser hein, t'as même le droit de revendiquer le non repassage, tu fais comme tu veux !)



dimanche 1 novembre 2015

Lâcher Prise

Ca fait plusieurs semaines que j'étais en manque d'iode, du coup, ce matin, j'ai demandé à Brugnon s'il voulait aller à la mer. Ce qui est bien (ou pas) avec un 2 ans et demi, c'est qu'il peut approuver mes idées folles, comme aller à la mer un 1er novembre de retour de vacances des parisiens. 
"A mer ? A mer !!!! Zoter des cailloux à la mer !" 

Nous voilà donc à la mer. 
Brugnon court dans le sable et s'approche du bord pour s'adonner à sa passion préférée (le jet de cailloux, donc). Et je commence à stresser. Ses chaussures de cuir n'aimeront pas l'eau de mer et son jean est trop serré pour être remonté. Et puis, on est le premier novembre, quand même. Et ma mère disait encore hier qu'il allait prendre froid et que s'il était toujours malade, c'était de ma faute. Donc je suis là, à surveiller les vagues qui montent et à crier "recule, recule !" à tout bout de champs. 

Et soudain ça arrive, comme ça, d'un coup. 

Je m'auto-saoule. 


Je me saoule à râler, je me saoule à stresser et je me saoule à me focaliser sur des pompes alors qu'on est à la mer, un 1er novembre, et qu'il fait un temps sublissime bordel

Pourtant je suis la première à dire que les vêtements ce sont justement des vêtements et que c'est pas si grave s'ils sont sales, au final (quelqu'un peut éventer ma mère, s'il vous plait ?)

Et perdue dans mes pensées, ce qui devait arriver arriva. De l'eau jusqu'aux chevilles, je me jette sur Brugnon et je me mouille aussi. 

Nous v'la bien avec nos pieds trempés.

Alors je retire tout. Les chaussures, les chaussettes. 

Tant pis pour mes ongles trop longs et mon vernis écaillé. Tant pis pour son jean mouillé, il aura qu'à voyager en couche après tout. (on perd ma mère, on perd ma mère !)

Je lâche prise. 


Je fais comme on m'a appris en cours. Laisser explorer sous un regard bienveillant. Faire ses propres expériences. Sans être derrière son dos sans arrêt. 

Et il a kiffé. 

Il s'est mis à courir dans le sable mouillé, il a regardé la mer lui lécher les pieds, il a jeté des cailloux, des coquillages, des moules, des couteaux. Il a touché le sable mouillé et le sable sec. A chaque fois il se tournait vers moi pour avoir mon soutien. Et puis il s'est fait peur en allant un peu loin et en se faisant prendre aux genoux par une vague (mais il n'est pas tombé hein, maman, il est bien vivant, TOUT VA BIEN). Mais il a appris. Il a appris ce que je m'évertuais à lui répéter, qu'il ne faut pas aller trop près et qu'il faut reculer quand une vague arrive. 

On est restés 2h sur cette plage. 

Je l'ai remis dans la voiture pieds nus et sans pantalon, avec du sable jusqu'aux oreilles. 

Mais je sais qu'il a passé une journée exceptionnelle. 

Et il s'est endormi sereinement en 10 minutes ce soir en me racontant des histoires de mer, de mouettes et de coquillages. 

Alors, franchement, c'est pas grave si les chaussures sont en train de sécher sur le radiateur. 

C'est pas grave s'il y a 3 kilos de sable dans ma voiture et 2 autres dans la baignoire. 

Aujourd'hui je suis la maman la plus formidable du monde. 

(ça va, Maman ?)

Cabourg, avril 2015

samedi 29 août 2015

5 jours, 5 nuits

Tu as tenu absolument à dormir avec mon petit Bidou, ma peluche agneau que j'ai depuis toute petite. Pour me faire fondre d'avantage, j'imagine. 

Peu avant ton coucher, j'ai fait ton sac. 5 tshirt, 5 pull, 1 pyjama court, 1 pyjama long, la météo joue au yoyo entre l'été et l'automne, en ce moment. Des chaussettes, des chaussons, une robe de chambre, un gilet et ton maillot de bain. Deux bouteilles de lait de chèvre, un biberon, du babycao. 

Demain, nous allons tous aller chez Moune et Pap's. Tu vas jouer avec ta cousine que tu as tout de suite adopté bien qu'elle ne parle pas ta langue. Tu feras de la balançoire, du tracteur, tu joueras avec tes légos tous neufs et les miens, qui le sont un peu moins. Maman aura mis les petits plats dans les grands et on va profiter à fond de ce dimanche en famille.

Et puis, quand tu seras endormi, je partirai. Pour toute la semaine.

5 jours, 5 nuits.

Sans toi. 

Alors oui, je sais, tu as 2 ans et il est temps que j'apprenne à couper le cordon. Je n'ai pas eu l'occasion ni la volonté de le faire avant. J'ai passé beaucoup de temps à la maison et j'ai culpabilisé longtemps d'infliger à d'autres les nuits atroces que tu nous faisais vivre.

Mais c'est loin, tout ça, maintenant. Tu es presque grand. Et ça va nous faire du bien, au final. Tu vas gagner en autonomie et je vais passer du temps au calme avec ton papa et préparer ma rentrée sereinement en n'ayant à m'occuper que de moi. 

Tu sais, c'est important de profiter de tes grands-parents, pour eux comme pour toi. Je n'ai pas assez connus les miens et ça me manque. On se fabrique de formidables souvenirs avec un papi et une mamie. Et tu sais, ce qui se passe chez Mamie reste chez Mamie. Elle ne sait pas te gronder et moi, je ferais semblant de ne rien voir, alors profites-en.

Et puis de toute façon, je n'ai pas le choix. Je n'ai pas d'autre mode de garde pour la semaine qui vient. C'est acté depuis longtemps, Papi et Mamie sont rentrés exprès pour ça. J'ai eu le temps de me faire à l'idée et de t'y préparer, aussi. Depuis plusieurs jours, tu répète que Maman va aller à l'école, que Brugnon ira chez Papi et Mamie, que Mamie mettra du miel dans le yaourt et que Papi fermera les volets. 

Mais depuis ce matin, j'ai la boule au ventre. 

J'ai fait ton sac en me retenant de ne pas faire le miens avec. 

Et je sais que demain, quand tu te seras endormi après une journée pleine d'aventure, quand je serais seule dans ma voiture sur le chemin du retour, je vais pleurer. 

Parce que lundi, ce n'est pas moi qui aurais le premier câlin. 

Parce que je sortirais de l'appartement silencieux sans même avoir adressé la parole à quelqu'un, ton papa étant parti depuis longtemps. 

Parce que je ne t'entendrais pas dire "Massi Maman" quand je te tendrais ton biberon. 

Parce que tu vas me manquer, bordel. 

Je t'aime. 




mardi 11 août 2015

J'ai lutté, j'ai lutté...

Quand on devient parent, on pense avoir des principes. Que des couches lavables, que du bio, que des jouets en bois non musicaux... 

En deux ans, j'ai abandonné 99 % de ces principes. 

Mais il y en a un pour lequel je tenais bon. 

Pas de licences. 

Jamais. 

Payer plus cher pour avoir la tête d'un animal moche sur des biberons, des vêtements et même des gâteaux... Non. Même pas en rêve. 

Surtout que t'as pas vraiment le choix. 

Les bébés, c'est Winnie l'Ourson, les filles c'est Hello kitty ou la Reine des Neiges et les garçons c'est Cars ou Spiderman. Ou si, pire, maintenant ya les MINIONS ! Argh ! J'ai hâte d'être au prochain Carnaval tiens.

Ou pas. 

Dans ma tête, le look de mon fils, c'était années 50, of course. Culottes courtes, souliers anglais, chaussettes blanches, bretelles. Garçon modèle. 

Bon, en vrai, dans les magasins, le côté "garçon modèle" c'est dur à trouver. Surtout depuis que Brugnon s'habille en 4 ans. Dans le rayon bébé, t'arrives encore à gérer. Mais à partir de 3-4 ans, les fringues passent de "tout beau, tout mignon" à "Ado, gangstyle, RNB, badboy". Sans transition. Il a 2 ans mon gamin bordel. T'imagines même pas le temps qu'il m'a fallu pour trouver une casquette sans sigle de baseball ou graffiti dessus.

Bref. 

Déjà j'ai du abandonner l'idée de l'enfant modèle. 

Mais les licences, ça, JAMAIS ! 

En tous cas, pas achetées. Parce que pour en récupérer, j'en ai récupéré plein, des licences... et on m'en a offert pas mal, aussi. Alors bon, de temps à autre, après tout...

Et l'autre jour, au moment de mettre son pyjama, j'ai eu un choc. 

"Piyama !"
"Oui, on va mettre le pyjama"
"Pimamane !"
"Non, pas le Spider Man, il est au lavage"
"Voiture Wouj ?"
"Cars ? Bon, d'accord, on va mettre le pyjama cars". 

Voilà. Notes-bien qu'il en a d'autres des pyjamas hein... celui avec l'ancre de matelot, celui avec le drapeau anglais, celui avec le herisson... mais non. 

Il  a voulu cette saloperie de Flash Mc Queen.

Et hier, j'ai touché le fond. A l'approche de nos vacances et de celles de Brugnon chez mes parents, je me suis dit qu'une robe de chambre ça serait pas mal parce qu'il fait plus frais en maison. Et je suis allée à la caisse de Leclerc, sans rougir, sans faillir, en foutant 17 € dans ça : 


Et tout ça en l'imaginant galoper le matin, fier comme un coq, en montrant à tout le monde sa "Voiture Wouj". 

J'ai hâte d'y être.

Je suis foutue. 

FOU-TUE

mardi 16 juin 2015

2 ans

Mon chéri, Mon Lapin, Mon petit chat, 

ça y est, nous y sommes, tu as deux ans. 

2 années qui sont passées si vite que, parfois, j'oublie que l'année dernière tu étais déjà là. 

2 années si riches que j'ai l'impression qu'elles ont duré une vie et qu'il n'y avait pas de vie avant toi. Comment faisions-nous ? Comment pouvions-nous vivre sans les cris, les bavardages, les rires, et le fouillis dans le salon ? 

Depuis peu, tout semble s'accélérer. Tu me sors de nouveaux mots chaque jour et tu commences à faire de petites phrases. Tu commence à te faire comprendre, à expliquer tes peurs, tes désirs, tes goûts. Tu commences (tout juste) à faire des nuits potables, entre deux terreurs nocturnes. 

Tu peux aussi être super pénible. Tu testes mes limites, tu me tiens tête, et tu répète tout en boucle jusqu'à ce qu'on te réponde.  Tu as une patience très relative, surtout en matière de bouffe. 

Tu es plein de surprise. Comme quand tu as commencé à repousser la main accrochée à mon téléphone, pour me faire comprendre où était ma place de maman, et où s'arrêtait celle de blogueuse geek. Comme quand je t'ai vu traverser la pièce avec le balai et la pelle pour tenter de ramasser des bêtises discrètement. Comme quand tu entreprends de ramasser tous tes livres en criant "papa pa'ten" parce que tu sais que ton père est maniaque et qu'il ne va pas être content en voyant tout ça. Comme quand, toi si impatient, tu tiens 1h à la messe lové contre moi. 

Tu es presque un grand. Tu es un vrai petit garçon. Tu demandes ton indépendance, ton autonomie. Tu veux des "cu'ot" plutôt que des couches. Tu chausses un 24 qui nous a fait quitter définitivement le rayon bébé. 

Mais tu restes mon bébé. Encore trop petit pour certains jeux que tu aimerais bien faire. Ce bébé qui cherche ma main en permanence pour être rassuré. Qui se colle contre moi quand il y a un bruit trop fort. 

Je suis ta mère. Il est de mon devoir de te mener sur la route de l'autonomie. D'accepter que tu grandisses. Que tu fasses tes propres expériences. Que tu n'ai plus besoin de moi tout le temps. 

Je te fais confiance. Tu fini toujours par atteindre tes objectifs plus ou moins rapidement. Je t'accompagne, je te soutiens. 

Nous te soutenons. 

Nous vivons tous les deux pour ces moments magiques que tu nous offres. Ces regards plein d'amour. Ces câlins un peu brutaux mais tellement sincères. Ces éclats de rire quand tu joue avec ton père. 

Nous ne pouvons pas t'offrir la meilleure des familles. Tu es arrivé dans un contexte tendu et une famille plus qu'atypique (voire, totalement cinglée, je dois l'avouer). Nous ne sommes pas vraiment doués en relations humaines, ton univers sera un peu restreint. 

Mais je peux te promettre une chose, au nom de ton père comme de moi-même, c'est que nous allons t'offrir notre amour le plus grand, le plus pur, le plus altruiste, le plus indéfectible pour combler ce manque. 

Merci de nous avoir choisi. 

Joyeux anniversaire, 

Je t'aime.


lundi 11 mai 2015

Les terreurs nocturnes - La nouvelle arme anti-sommeil de Brugnon

Je pense que je vais rebaptiser mon blog. Je vais l'appeler "Comment ne pas dormir en 10 leçons". Ou un truc du genre. A chaque fois que je pense avoir trouver une solution pour dormir, Brugnon invente un nouveau truc. Un peu comme les hackers qui contournent les pare-feux. ça devient presque hallucinant. 

Petit rappel : Brugnon avait commencé à faire ses nuits à 3 mois, mais au bout d'une semaine il a commencé à sortir une dent, puis deux, puis trois... et depuis je peux compter les nuits complètes (comprendre sans AUCUN réveil) sur les doigts d'une seule main. Généralement s'il y a moins de 3 réveils je considère faire une bonne nuit (ça s'appelle "relativiser").

Depuis 1 ou 2 mois, la Calmosine avait bien amélioré les nuits, même si les couchers étaient encore cahotiques, les réveils, eux, étaient bien moins nombreux même si encore persistants. 

Et puis, il y a deux ou trois jours, il a commencé à se produire des phénomènes étranges. La première fois j'ai vraiment eu peur. Brugnon s'est réveillé en hurlant en plein milieu de la nuit. Je lui ai demandé s'il avait bobo quelque part, j'ai essayé de le prendre dans mes bras pour le rassurer, rien à faire. Il me repoussait. Et ça, c'est une première pour mon fils d'habitude si collant.

Pire, il a commencé à me faire mal. Volontairement je veux dire. Il essayait de me griffer, de me frapper, de me mordre... j'ai d'ailleurs pris un coup de boule en pleine poire, ma lèvre s'en souvient encore. Tu lui donnerais un couteau, il se transformerait en Chucky. Impossible d'obtenir autre chose que des cris, impossible de le calmer. 

Et puis d'un seul coup, plus rien. Il me fait un gros calin, me gratifie d'un "môman ?" avec un gros sourire et se rendort (sauf ce matin, parce qu'il était 6h et qu'il devait se sentir assez reposé). Plus la crise est violente et plus il est adorable après. 

Depuis, j'ai appris que c'était une "terreur nocturne". Pire qu'un cauchemar, la terreur nocturne a ceci d'étrange qu'on a l'impression que le bébé est réveillé. Il a les yeux ouverts, il se lève, mais il n'a pas conscience de la réalité. Il n'y a pas grand chose à faire. Si tu le réveille, il recommence un cycle de sommeil et risque de refaire une crise après une heure ou deux. La "crise" peut, selon Wikipédia, durer 1 à 20 minutes (20 minutes bordel !). J'ai aussi remarqué que plus le coucher était compliqué, plus il faisait de "crises" dans la nuit (jusqu'à 4, joie et bonheur en ma demeure). 

Voilà. Donc Brugnon a 23 mois. Bientôt 2 ans (coucou Julie !). Et il ne fait TOUJOURS pas ses nuits. 

Mon royaume pour un enfant qui dort. 

Oui, je l'endort sur moi. Tant que ça marche, je me fout des principes. Je veux dormir. 



samedi 4 avril 2015

2 chats et un bébé - le bilan 21 mois plus tard

Quand tu as deux chats et que tu tombe enceinte, ça fait jaser pas mal de monde. Du temps où je fréquentais les forums doctissimo (oh ça va hein, on fait tous des erreurs) j'étais effarée du nombre de femmes qui abandonnaient leur chat "pour cause de grossesse". C'est quoi cette excuse à la noix ? Quand t'adopte un animal, il ne te demande rien, c'est TON choix et TA responsabilité. C'est pas pour que tu le fasses disparaître parce que tu changes d'avis ! 

1) - Grossesse et naissance


Je n'étais pas immunisée toxoplasmose et ce, malgré 24 années de vie avec des chats. Autant te dire que tu risques plus de la choper en faisant du jardinage ou en bouffant des sushis. Seuls 2% des chats sont contaminés par la toxoplasmose. Je désinfectais à mort quand par hasard j'étais griffée et je déléguais le changement de litière (et ça, c'est plutôt cool comme excuse) 

Saucisse est très nerveuse et parfois agressive. Pour les aider à préparer la naissance, j'ai diffusé du Feliway 1 mois avant la DPA et je leur laissais tous les objets que j'achetais pour le bébé afin qu'ils apprivoisent l'odeur et l'objet en lui-même. A l'arrivée de Brugnon, j'ai posé le cosy dans le salon, et je les ai laissé l'approcher. Ils sont allés le renifler curieusement, puis ils sont partis. Les 6 premiers mois ils ne lui ont d'ailleurs pas prêté beaucoup d'attention. Il ne bougeait pas, ne faisait pas (trop) de bruit, à part les réveils la nuit ça ne changeait pas grand chose à leur quotidien.

2) - Les Nuits


Ma plus grande peur c'était que Saucisse étouffe le bébé. Pas par méchanceté, seulement parce qu'elle a tendance à me dormir sur la tête. C'est déjà dur pour un adulte, alors un bébé je te dis pas. Du coup, j'avais interdit l'accès à la 3ème chambre dès notre emménagement, avant même qu'on lance l'idée d'un bébé. A 1 mois Brugnon était dans sa propre chambre, porte fermée, et ils n'ont jamais essayé d'y entrer. Depuis ses 16 mois Brugnon dort dans notre chambre et je n'ai jamais eu de soucis. Je retrouve parfois Saucisse dans son lit, mais toujours à ses pieds. 

3) - Les griffures


En 21 mois Brugnon n'a été griffé que 2 fois, et sur la main. Et je n'ai pas des chats spécialement gentil. Evidemment plus il peut se déplacer et plus il va les embêter. Saucisse était très nerveuse au départ et comme il est du genre brute et plutôt têtu, malgré mes avertissements, il est allé trop loin et il s'est fait griffer avant que je puisse intervenir. Après avoir vérifié que ce n'était pas très grave, je lui ai expliqué qu'il avait embêté le chat et que c'est pour ça qu'elle l'avait griffé. Qu'il fallait qu'il la laisse tranquille. Dans le doute, j'ai favorisé les rencontres avec Gary, qui est un chat placide qui accepte à peu près tout sans broncher, y compris se faire asseoir dessus. 

4) - L'hygiène


Alors ça, c'est un point assez compliqué. La litière d'abord. Alors ça j'ai purement et simplement interdit l'accès à la salle de bain avec une barrière de sécurité. ça préserve mon bébé des déjections et la machine à laver de mon bébé. Et les chats sautent par dessus sans problème. Pour la nourriture, c'est un combat de tous les jours. Il faut sans cesse lui répéter qu'il ne doit pas toucher la nourriture des chats. Il a du mal à comprendre le message. Je l'ai même surpris avec des croquettes dans la bouche un jour. Ahem.

5) - Le respect de l'animal


ça aussi c'est une notion compliquée. Dans la découverte du corps de l'animal, bébé ne fait pas super attention à son bien être. Tirer les poils, mettre les doigts dans l'oeil, tordre les oreilles et... mettre les doigts dans les fesses. Oui, un doigt dans le cul (article du bon goût bonjouuuuuuuuuur !). Bref, il faut sans cesse le reprendre, lui dire de faire doucement, de ne pas l'embêter... Quand il insiste trop je fais partir le chat et je lui explique que c'est sa faute, qu'il lui a fait bobo et qu'il doit le respecter. Je m'efforce aussi de lui faire respecter le repas des chats, pour qu'il n'aille pas les déranger quand ils mangent. 

Verdict : 


Concilier chats et bébé ce n'est pas si compliqué. Je pense que ça apporte beaucoup à mon fils pour l'avenir. Ça lui apprend le respect de l'animal et la vie en collectivité quelque part. Mes chats ont également évolué, Saucisse s'est beaucoup calmée et est capable de supporter beaucoup plus de choses aujourd'hui. Souvent je suis impressionnée du regard de louve qu'elle lui lance. Quand il ne dormait pas avec nous elle venait même me miauler dessus quand je ne me levais pas assez vite la nuit. Bon des fois quand le gamin hurle et que le chat miaule en même temps, c'est chiant. Quand ils sont tous dans mes jambes et que je manque de tomber trois fois aussi. Mais dans l'ensemble, c'est sympa. 

En tous cas, par pitié, n'abandonnez pas vos chats quand bébé arrive ! 



mercredi 1 avril 2015

Le Regret

C'était il y a deux ans et ça me taraude de plus en plus. Dans le feu de l'action je n'y ai pas pensé, je ne pensais à rien. Mais maintenant, avec le recul, je refais les choses différemment. 

Et je n'ai qu'un seul regret. 

Je ne l'ai pas appelée. 

Je ne lui ai pas demandé de venir. 

J'y ai pensé hier, parce que, pour la seconde fois de ma vie (seulement), mes parents ne seront pas là pour Pâques. Au delà des chocolats, Pâques à toujours été une fête de famille importante, et d'autant plus depuis que je fais un cheminement vers la foi et que j'ai pris conscience que Pâques était la plus importante fête de l'année, devant Noël. Nous avons toujours fait le vendredi saint, et c'était d'ailleurs la seule célébration chrétienne que nous faisions. Et maman ne sera pas là. 

Ce jour là, je suis restée seule dans la douleur pendant 7h30. Retranchée en boule sur mon lit, je ne pensais qu'à ces coups de poignards qui m'assaillaient de partout et à Pruneau qui n'allait pas être là. Je voulais que ça avance vite, et je n'ai pas pensé à l'appeler. De toute la journée. 

Pourtant je l'avais appelé courant mai. Elle était au soleil, je n'accouchais qu'un mois plus tard, mais j'ai supplié d'un pitoyable "maman, tu rentres hein ? tu me laisses pas accoucher toute seule ?!". J'avais besoin qu'elle soit là, pas très loin, sur le même territoire tout au moins. Pas à 1600 km. 

Je lui ai dit que le travail commençait. Mais je pensais que Pruneau aurait le temps de revenir. 

En y repensant, j'aurais du lui demander. J'aurais du oser lui demander de faire les 80 km qui les séparaient de l'hôpital. J'aurais même voulu qu'elle me dispute parce que je suis une chochotte qui ne supporte pas la douleur alors que elle, elle a accouché 3 fois sans péri. J'aurais voulu qu'elle me tienne la main, avec sa poigne de fer qui lui fait ouvrir des bocaux et tenir des plats bouillants sans sourciller. J'aurais voulu sentir cette main si forte devenir si douce et fraîche sur mon visage bouillant. J'aurais voulu qu'elle m'encourage, qu'elle me dise que c'était bientôt fini, comme quand j'étais petite et que je me faisais un bobo. 

Je ne l'ai pas appelée. Ou plutôt si, j'ai hurlé son nom pendant une contraction. A 26 ans, j'ai crié "maman" au sommet de la douleur. Comme un rempart. Comme pour me donner de la force. Comme quand on invoque Dieu, en fait. 

Mais je ne lui ai pas demandé de venir. Je n'ai pas osé. Je n'ai pas pu. 

Mais si c'était à refaire, si mon moi du présent pouvait parler à mon moi d'il y a deux ans, je lui dirais de l'appeler. 

Je lui dirais "ma fille, appelles ta mère, et dis-lui de venir, tu vas en avoir besoin".

Je lui dirais qu'elle finira par le regretter.

Je vous laisse, je vais appeler ma mère. 





dimanche 29 mars 2015

Le Bisou sur la bouche

C'est un truc auquel je n'avais vraiment pas prêté attention. Franchement, il y a des choses bien plus importantes dans la vie. Mais sur la toile il y a une faculté merveilleuse à créer des polémiques pour pas grand chose et ça en fait partie. 

Lorsque j'ai vu celle-ci apparaître il y a maintenant quelques années, je me suis rendue compte que j'avais moi-même oublié. C'était une part de ma vie que j'avais occulté, comme un lointain souvenir brumeux, comme surtout un détail que mon cerveau n'avait pas jugé utile de conserver. 

Pourtant oui. 

J'ai embrassé mes parents sur la bouche. 


Toute mon enfance. 

Jusqu'à 10 ou 12 ans. Quand j'ai demandé à arrêter. Quand j'ai demandé à mon père de ne plus m'appeler "Bébé". Quand j'ai demandé à changer de salle de bain, pour passer dans celle des "grands" et plus celle des parents. Quand j'ai commencé à être pudique. Et mes parents ont tout accepté, comme quelque chose de normal. En comprenant que je grandissais et que ce temps était révolu. 

Bon, mon père à 29 ans m'appelle toujours "Boubou" mais pas "Bébé", ya du changement ! 

Voilà. Sinon, c'est une affaire classée.

J'ai fait ma vie. Je suis partie de la maison à 20 ans (bien plus tôt que mes frères et soeurs qui n'ont pas été embrassés sur la bouche, merci bien). Je suis avec le même homme depuis 9 ans. Mes parents sont absents 6 mois par an, on vit à 70 bornes le reste du temps, et je le vis bien, merci. 

Pourtant pour certains, mes parents ont fait quelque chose d'immoral. Pourtant, d'après cet article, ils ont fait quelque chose de mal. Ils ont été incestueux.

Incestueux ?


Really ?

Il n'y a vraiment que les adultes pour salir ainsi l'acte des enfants. Un enfant est pur. Innocent. Spontané. Il reproduit des gestes qu'il voit autour de lui. Il est construit par les relations qui l'entourent. 

Brugnon a commencé à m'embrasser sur la bouche il y a quelques jours. En prenant exemple sur son père, sans doute (car oui, on est amoureux, et on s'embrasse devant lui, bouh c'est vilain !). Non pas qu'il ait des désirs amoureux hein, c'est juste qu'on n'embrasse pas souvent d'autres adultes sur la joue, donc son seul exemple de bisou entre adultes, c'est celui là. Il l'a fait spontanément, en montant les escaliers, sans que je lui demande rien. Je le portais, il a attrapé mon visage dans ses mains et collé sa bouche baveuse contre la mienne. Voilà. C'est tout. Innocent et spontané. Un bisou de mon bébé. 

Maintenant quand j'ai l'audace de lui réclamer un bisou (oui, je réclame, bouuuuuuh again) je ne lui dit pas où, mais c'est comme ça qu'il m'embrasse. Et qu'il embrasse son père. On le laisse faire. C'est mignon. C'est juste un bisou. ça ne fera pas de lui un gay refoulé, un oedipien meurtri ou je ne sais quelle bêtise. 

Je n'ai rien contre ceux qui ne le font pas. Chacun son éducation. Chacun son ressenti. Chacun sa pudeur. C'est comme le bain partagé. Certains sont gênés, d'autres pas. On a tous nos valeurs à transmettre, nos traditions, nos habitudes. On donne notre amour, notre façon de parler, notre culture intellectuelle et musicale. Nul ne doit se forcer. 

Mais pitié, avant de dire que j'ai un comportement incestueux, occupez-vous des instit' condamnés pour actes sexuels mais autorisés à exercer auprès d'enfants. ça sera sûrement plus constructif. 






vendredi 27 mars 2015

Terrible Two iz in Da Place

Quand on est blogueuse l'avantage c'est qu'on n'est pas souvent prise au dépourvu en matière de petite enfance. Que ce soit en matière de délivrance, d'hémorroïdes, de retour de couche, de poussées de croissances et autres joyeusetés, il y a forcément un article qui en parle quelque part.

Et le Terrible Two est un sujet récurent des blogs parentaux. 

Je m'y attendais donc. 

Et le voilà. Il est arrivé à cheval. Tagada Tagada. Comme les Daltons. (pardon, je m'égare).

Si tu es nullipare ou si tu vis sur une île déserte, saches qu'il se passe une mutation étrange aux abords des 2 ans de ta progéniture. Sans que tu lui donne à manger après minuit, sans que tu l'asperges d'eau, il se transforme en petit grimlins tout hurlant à toute heure du jour ou de la nuit. 

Et donc, pour Brugnon, ça n'a pas loupé. 

D'abord, il a commencé les crises. Les crises de gamin mal élevé, à se rouler par terre, à se faire tout mou ou a hurler au point de devenir rouge comme une cocotte minute, j'en explose même de rire tellement c'est pathétique. Et ce, pour rien hein, bien sûr. Tout ce qui peut s'apparenter à une demande de ma part reçoit une crise en réponse. C'est mathématiques. Ce soir j'ai passé 15 minutes dans les escaliers à lui expliquer que non, je ne cèderais pas, que j'étais plus têtue que lui et qu'il finirait par les monter, ces escaliers. A force de pleurer et de hurler (les voisins doivent me détester), il a fini par obéir et monter d'une traite sans plus rien dire. Voilà. Tout ça pour ça. 

Ensuite, il a refusé de s'endormir dans son lit le soir. Je te rappelle que, déjà, son lit est retourné dans notre chambre depuis ses 16 mois parce qu'il refusait de s'endormir dans sa chambre. Mais maintenant je peux rester 2h à lui tenir la main, dès qu'il sentira la somnolence se présenter, il luttera de toutes ses forces pour rester éveillé. Le seul moyen qu'on ait trouvé, c'est de le laisser s'endormir dans le canapé avec nous, et de le transporter dans son lit après. C'est pas l'idéal, mais ça marche. 

Et, pour couronner le tout, il s'est mis à parler dans son sommeil. Bon. Là aussi, son père étant pareil, j'étais prévenue hein, je savais qu'il y avait des risques que ça se transmette de père en fils. Mais je ne m'y attendais pas si tôt. La semaine dernière il a hurlé "TONTON !" à 1h du matin. Il s'est rendormit. Moi pas. J'ai essayé de survivre à ma micro-crise cardiaque à la place. 

Et depuis deux jours, il refuse d'aller chez la nounou. D'un coup, il s'est mis à dire "Mamanmamanmamanmamanmaman" et à m'accrocher les jambes au point que je manque de tomber. Pratique.

A côté de ça, c'est quand même une période super marrante. Il me roule des patins comme ça, sans raison, juste pour me dire qu'il m'aime. Il prend des initiatives chelou comme essuyer les vitres ou aller jeter des papiers à la poubelle (si Maman, SI, c'est mon fils, je te jure). Et puis, il commence (enfin) à servir à quelque chose à être autonome. Il monte seul dans sa chaise haute, m'aide à porter les courses - n'appelez pas l'ASE  (oui je dis ASE, pas DDASS, c'est ça de passer un concours médico-social) - généralement je me contente de lui faire porter un paquet de gâteau ou un filet de babybel hein, ya pire comme forme d'esclavagisme. 

On a nos petites habitudes, nos connivences, nos fous rires. Je parle le Brugnon-Slovaque couramment et je sers de traductrice perpétuellement. Dommage que ça ne soit pas rémunéré ! 

Bref, on s'éclate. 

Mais le Terrible Two porte bien son nom. 

Il est terrible, bordel. 



lundi 2 mars 2015

La mort du aké ou le développement du vocabulaire

Je sais, je publie peu en ce moment, mais je suis à fond sur la préparation de mon oral de concours, un super programme à base de misère sociale, de soins palliatifs, de maltraitance des enfants et de pauvreté. Joie. 

Bref. 

Dans cet article, je te racontais comment j'avais décidé de prendre en main le vocabulaire de Brugnon pour venir à bout du "aké" qu'il disait à tout bout de champ. 

Pour cela, j'ai acheté un grand imagier Fleurus. 

Ce livre m'a SAUVE LA VIE. 

Déjà parce que c'est son livre PREFERE. S'il devait partir sur une île déserte, c'est le seul objet qu'il lui faudrait. Et un camion de Babybel. 

Après m'avoir demandé le nom des objets une cinquantaine de fois (en appuyant dessus, comme si c'était un livre interactif tu vois ?) il a réussi à en assimiler pas mal... "Tille" pour les quilles, "Titar" mot multifonction pour camping-car, guitare et tigre (oui, c'est compliqué), "izis" pour la saucisse etc... Il en comprend de plus en plus, il me montre les dents pour "brosse à dent" il souffle pour "artichaut" (bah ouais, arti-chaud quoi) ... Il y en a même qu'il dit correctement... "pou" pour pot, "ail", "thé"...

Depuis que nous avons ce livre il est moins frustré et ça l'occupe beaucoup. Généralement on arrive à se comprendre et même si j'en ai marre de le lire 12 fois par jour, j'ai retrouvé une certaine sérénité. 


Il y a énormément d'images, il fait 132 pages sur tous les sujets de la vie quotidienne (fruits, légumes, viande, poissons, moyens de transports, vêtements, jeux, animaux...). 

J'apprécie que les images ressemblent énormément aux objets réels jusqu'aux codes couleurs de certaines marques...



Par contre certaines choses sont un peu déroutantes... 

L'image est à l'envers, d'accord, mais QUI appelle ça un RELAX ???
Bienvenue en 1998 ! 
Je regrette aussi qu'il y ait beaucoup d'images sur un sujet et pas assez sur d'autres... Au moins une dizaine de pages sur les animaux, 4 oiseaux différents, au moins 4 bateaux (sérieux, dès que c'est sur l'eau c'est pareil).

J'aurais préféré plus d'instruments de musique, plus d'objets pour enfant ... 

Et alors là, va expliquer à mon gamin la différence entre TGV, métro et tramway... c'est des trains quoi ! 


ça reste quand même le MUST HAVE de mon 20 mois, au point que j'envisage d'un acheter plusieurs, malgré le prix (exorbitant) de 11,90 €, parce que ce bouquin c'est devenu le doudou de mon fils. C'est le seul truc qui arrive à l'empêcher de courir vers la porte quand son père arrive. C'est le truc qui permet de le faire taire en toutes circonstances. S'il pouvait, il dormirait avec.

Prochaine étape... l'imagier portugais qui doit m'être ramené de là bas directement par mes parents, Fleurus ayant décidé d'arrêter la production de celui qu'ils faisaient, si bien qu'il s'échange d'occasion jusqu'à 80 € sur ebay...


mercredi 4 février 2015

Le drame du aké

Brugnon il est comme moi, il prend son temps (sauf pour la bouffe, la bouffe, c'est sacré). Il ne fait toujours pas ses nuits à 19 mois, il s'est tenu assis à 8 mois, il a marché à 16 mois, et il n'a pas été pressé de parler. 

Son premier mot a été "maman" (grosse fierté) et depuis il a réussis à assimiler pas mal de mots de vocabulaire. 

J'ai toujours fait attention à lui parler "normalement". Lorsqu'il dit "vouvoum" pour camion, voiture, train, tracteur... (tout ce qui roule en fait), je le reprends systématiquement "oui, vroum vroum, la voiture, une VOI-TURE mon chéri". 

Il a ses prononciations à lui, "konkon" pour Tonton, "Ké" pour les clés, "Yaya" pour chat ou écharpe, "ako" pour "gâteau ou "bateau", "Iliz" pour bébé (oui, tous les bébés s'appellent Elise, nouvelle décision Brugnonesque), "apouh" pour couche, "Titi" pour "tétine", "Ta" pour le pain, "akon" pour ballon, avion, papillon... 

Jusque là j'arrivais à peu près à le déchiffrer. 

Sauf que depuis quelques jours, j'ai l'impression qu'il régresse. Ou du moins, qu'il ne veut plus faire d'effort. Il désigne absolument tout par "aké". Biberon, banane, eau, bain, livre, tout se prononce pareil. 

Je veux bien faire des efforts, mais ça devient très compliqué, voire conflictuel. J'ai l'impression d'être la mère d'un ado. Il s'énerve, il répète, il chouine. Dans son "aké" j'entends "nan mais tu comprends rien, t'es vraiment trop nulle, je vais quitter la maison ! j'ai demandé aké bordel !"

J'ai acheté un grand imagier. Un truc bien diversifié. Pas un truc de bébé avec une image par page NAAAAAAAAN un imagier de 132 pages s'te'plé. Avec des trucs qu'il n'a jamais vu même (genre un fer à repasser wouhou la folaïe) . Et bah j'ai entendu environ  528 (ça fait bien 528 ? 132x4 ? de tête hein !) "aké". Même en lui disant "c'est pas "aké" c'est quoi ça ? c'est un ballon ! tu sais dire "ballon" ! DIS BALLON !" rien à faire. Plutôt mourir que de répéter "ballon" maman. 

Je sais que je ne dois pas m'inquiéter. Même si je lis partout qu'entre 18 et 24 mois il devrait commencer à faire des phrases de deux mots. Je sais qu'il est loin d'être bête, qu'il comprend plus de choses que je ne le voudrais. Il sait être super malin quand il s'agit d'accéder au paquet de Pringles ou d'aller écraser un chat sous 14 kilos d'amour. C'est le roi de la bêtise. 

Mais BORDEL, j'ai l'impression de vivre chez les Schtroumpf. 

Mon royaume pour un dictionnaire. 

Akément Vôtres.


aké ! 

lundi 19 janvier 2015

Accident Domestique

(Moune, Paps, je vous rassure tout de suite, IL VA BIEN !!! )

J'ai toujours fait attention... à la température des biberons, de la purée, du bain, à empêcher l'accès aux médicaments, aux produits d'entretien (ce qui n'a pas empêché une douche au vinaigre blanc la semaine dernière...) (chut). Je tourne la queue des casseroles, je protège les coins des tables, j'essaie de faire tout ce qu'une mère parfaite doit faire. Brugnon sait qu'il ne doit pas toucher la cheminée de papi et mamie, le four, et tout ce qui ressemble à une tasse. Je pensais que ça pouvait arriver aux autres mais pas à moi. 

Pas à moi. 

Hier, Brugnon était fatigué et donc pénible. 

Il s'agrippait au placard sous l'évier et ne voulait pas le lâcher. 

Je devais égoutter des pâtes. 

Je l'ai repoussé, je me suis bien mise dans le fond de l'évier pour que l'eau ne saute pas de l'évier. J'ai fait bien attention. Puis j'ai voulu mettre les pâtes égouttées dans une poele. Brugnon me barrait le passage, toujours accroché à son placard. Je l'ai repoussé, mais il s'est mis à faire sa crise, hurlant à pleins poumons, toujours accroché à son placard. Je l'ai repoussé, j'ai tenté de décrocher sa main et là il a tout lâché, il s'est tenu le visage et il s'est mis à pleurer. 

Mon cerveau à fait le rapprochement; J'ai vu l'égouttoir que je tenais toujours de ma main droite. Egouttoir, gouttes d'eau brûlantes, visage de mon bébé. 

Visage de mon bébé. 

Brûlé. 

Ma faute. 

Ma faute. 

MA FAUTE. 

Vite, regarder, voir l'étendue des dégâts. C'était rouge, l'œil n'était pas touché (grâce à Dieu), vite, une compresse d'eau froide, de la crème, ça cloque ? ça cloque pas ? urgences ? pas urgences ? 

10 minutes plus tard, Brugnon était consolé, il jouait en éclatant de rire avec les chats et me réclamait un gâteau. Donc il allait bien. 

Une heure plus tard, il n'y avait déjà presque plus rien. 

Mais c'est là que j'ai réalisé. 

J'ai été faillible

ça m'est arrivé à moi. 

ça peut vraiment arriver à tout le monde; 

Voilà, c'est un article qui ne sert à rien, sauf à exorciser un peu la peur et la culpabilité de la mère en souffrance. 

Vous pouvez reprendre une activité normale.