jeudi 10 mai 2012

La Prune a testé pour vous... l'adoption d'un animal en refuge

Le jeudi, c'est le jour des tests. 

Aujourd'hui je vous raconte comment j'ai adopté le Débilos en refuge. Attention, sujet sensible, je vais être un peu sérieuse, et surtout je vais être longue, je m'excuse d'avance, mais c'est important.

La saucisse se sentait seule au prunier. Tellement seule qu'en revenant de vacances, elle mangeait plus, elle jouait plus, elle passait son temps à bouder en regardant par la fenêtre. Je te jure, une vrai dépression. Du coup avec le Pruneau on a bien réfléchi, et on s'est dit que lui donner de la compagnie ça serait un truc cool pour tout le monde.

Du coup j'ai regardé sur un super site qui s'appelle www.secondechance.org  et je suis tombée amoureuse. Comme ça, sur photo. Un p'tit machin avec de grands yeux jaunes, qui avait posé pour la photo comme s'il était mannequin, avec une bouille qui criait "adopte-moi !". Le Pruneau il a d'abord dit que j'étais folle, et pis il a fini par tomber amoureux aussi, mais comme il voulait pas le dire, il a joué le mari super généreux qui accepte tous les caprices de sa femme. 

On s'est donc rendus dans un petit refuge en rase campagne, où une gentille dame nous a fait rentrer dans un endroit où yavait des chats partout, qui se baladaient, qui dormaient, qui jouaient... et surtout pas de cages !

Comment ça se passe ? 

Une fois que le choix est fait, et si la tite bête a un bon feeling (ça sert à rien de forcer un chat qui peut pas vous blairer !), vous remplissez différents papiers (et oui ya de la paperasse). Un papier pour la cession d'animal, un questionnaire pour savoir si vous êtes bien conscients de ce que vous faites (si vous avez un déménagement prévu dans la semaine, si vous êtes enceinte ou avez des enfants en bas âges ou des animaux non stérilisés, c'est carrément pas une bonne idée) et une attestation sur l'honneur pour que vous vous engagiez à faire vacciner et castrer votre animal.

Attention, parenthèse moralisatrice du jour. (Pruneau, me regarde pas comme ça, promis je fais court et je m'énerve pas.).

Vous voulez faire une portée pour avoir des chatons trop mignons ? Abstenez-vous. Vous voulez des raisons ? Je vous en donne 3.

1) Il ne suffit pas de "laisser faire la nature". Faire une portée c'est comme jouer au loto : risques de cancer, de complications, de malformations (chaton à deux têtes, chatons "non terminé", chaton qui ne sort pas ou chaton mort toujours dans le ventre de la mère, oui c'est gore mais il faut dire la vérité !)... Et pensez qu'avec toutes ces joies, il y a les frais de vétérinaire qui vont avec !

2) Vous n'êtes pas sûr de tous les caser une fois nés. Pitié, évitez-moi le "si personne faisait des chatons, bah vous, vous auriez pas de chat"... parce que si moi j'en ai deux, il y en a des dizaines voire des centaines en refuge. Faire le bonheur de deux chats ne diminue pas la souffrance de tous les autres. Et si vous casez tous vos chatons, dites-vous que ça fait autant de familles en moins pour adopter ceux qui croupissent dans des cages.

3) Une chatte n'a pas besoin de se "sentir mère" pour être épanouie,  et si vous pensez ça, ça porte un nom vachement savant, l’anthropomorphisme ...

Et si vous n'êtes pas convaincu pensez "chaleurs" et "pipi de marquage"


 

Voilà, voilà, j'ai fini, j'ai fini.

Donc, ensuite vous recevez le carnet de santé de l'animal, son identification (le puçage sur le Debilos), la Madame elle lui fait un dernier bisous et vous le ramenez dans la cage que vous avez pris la précaution d'amener avec vous. 

Combien ça coûte ? 

En général environ 150 €. ça parait cher, mais vous avez un chat identifié, primo-vacciné (deux sessions de vaccins à faire en bas âge), vermifugé et stérilisé (le Débilos étant trop jeune, j'avais un bon pour la castration chez le vétérinaire partenaire du refuge, je n'ai rien déboursé de plus) . 

Pour la Saucisse, qui a été trouvée dans la rue, j'avais déboursé près de 300 € pour tout ça. Même si pour une femelle c'est toujours plus cher qu'un mâle (la stérilisation étant plus compliquée et donc plus chère que la castration), le calcul est vite fait. 

C'est quoi les avantages ?

D'abord, pour ma part, j'ai reçu un animal d'une personne qui partageait exactement les mêmes valeurs que moi. L'amour des bêtes, l'importance d'une bonne nutrition, de l'adoption après 3 mois et de la castration. On parlait le même langage, ça met en confiance et une fois de plus, la démarche d'une adoption en refuge est selon moi plus louable qu'une adoption chez un particulier ou pire, en animalerie.

Ensuite parce que le Débilos il est né en refuge, donc il a vécu au milieu de plein d'autres chats, et il a eu sa maman jusqu'à ses 5 mois, c'est un chat bien dans ses patounes, simple, prévisible. Il est jamais en stress (ou presque) et il est super facile à éduquer, même si parfois il est un peu débile (quand même).

 A côté de la Saucisse, à qui il manque franchement une case parce qu'elle a été arrachée de sa mère à 6 semaines, c'est une sinécure. 

Maintenant je peux pas vous assurer que tous les chats en refuge ont le même caractère, c'est évident, après c'est un peu le hasard des personnalités et aussi le passé du minou qui va faire la différence.

On fait attention à quoi ? 

Que le refuge est bien déclaré pour éviter les mauvaises surprises.

Que tout le monde à la maison a envie d'un chat, que personne n'est allergique et surtout on réfléchit bien.

Les chats ne vivent pas chez nous, c'est nous qui vivons chez eux.

L'adoption c'est pas une mince affaire, c'est pas un cadeau pour Noël, c'est 15 ans de votre vie minimum à être l'esclave de votre poilu. Si vous voulez avoir une idée de l'affaire, regardez les vidéos de Simon's Cat. C'est drôle, mais je vous jure que ce mec doit habiter chez moi, parce que le Prunier ça ressemble souvent à ça :


On pense aux vacances et aux déplacements. Au Prunier, avec deux chats, le cat-sitting chez mes parents ou ma Guimauve c'est plus possible. On connait pas nos voisins et la pension ça coûte cher (13€/jour et par chat...). Donc pas le choix, si on part en vacances, soit on débourse, soit on les emmène. Du coup c'est à prendre un peu en compte quand même.

On se demande si on est près à nettoyer la litière tous les jours, à passer le balai quotidiennement à cause des poils et à renoncer à avoir des vêtements qui ressemblent pas à des trucs en fourrure. 

On vérifie aussi qu'on a les moyens de payer la nourriture et le vétérinaire.

Question budget, je paie en moyenne 70 €/10 kg de croquettes (Royal Canin) et 10kg avec les deux morfales ça fait 4 mois, soit 17 € environ de croquettes/mois pour deux. J'achète un peu de pâté en complément, 15 €/mois et 16L de litière (et à monter au 2ème étage sans ascenseur c'est coton). Côté vétérinaire, après les dépenses de base, c'est 56 € le rappel de vaccin annuel en moyenne. J'ai fais l'impasse de celui de la Saucisse cette année parce que j'ai mal géré mon budget. Mais si votre chat sort c'est quand même très très conseillé. Et il faut avoir un budget accident, parce que ça arrive. Et quand vous vous retrouvez un dimanche matin avec une saucisse qui perd du sang en grosse quantité, vous pouvez pas vous dire que vous verrez plus tard. Et les 200 € d'opération + radios + antibios, faut pouvoir les sortir.
On le conseille ? 

Bien sûr qu'on le conseille.

Avoir un chat c'est beaucoup de tracas, c'est tout un travail d'apprentissage (pour lui comme pour vous), c'est la fin des grasses mat le matin, c'est faire attention quand on ouvre une fenêtre, c'est veiller à son bien être. Souvent j'ai cru craquer avec la Saucisse, mais je me suis rendue compte que je ne l'avais pas comprise. A partir de là, tout à roulé entre nous.

C'est aussi une formidable aventure, c'est nouer des liens particuliers. Mes poilus, je les connais par cœur, d'un regard, d'un miaulement, je sais ce qui se passe...Même mon Pruneau il me demande la traduction souvent ("mais pourquoi elle miaule là ?" "bah rien, elle veut un calin" "ah bon?" "bah oui, caresse là sur le ventre pour voir"... "ah oui t'as raison, ça marche"). J'aime les voir ensemble, j'ai adoré les voir se lier l'un à l'autre, j'aime les voir jouer, j'aime avoir mes petites habitudes, mon câlin du matin...

C'est que du bonheur (ou presque).





La Prune







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