mardi 10 décembre 2013

La fatigue de la Jeune Maman (ou du papa) (ou des deux)

Quand on va avoir un bébé on te dit souvent "profites-en pour te reposer, parce qu'après..." et c'est tout. Après trois petits points. Ces vilains points menaçants, tu sais qu'ils vont te tomber dessus mais tu ne sais pas trop à quoi t'attendre. 

Brugnon est né à 17h43 très précisément. Après 45 min de poussée, 7h30 de contractions de travail (ce qui est peu, je l'accorde) précédées de 12h de contractions douloureuses. Et pourtant, je me souviens à 1h30 du matin avoir écouté la sage-femme m'expliquer les soins pour Brugnon avec de grands yeux ouverts. Je n'ai presque pas dormi pendant tout mon séjour à la maternité. 

Au départ, même si je ne donnais pas le sein, Brugnon n'était pas réglé, loin de là. Il mangeait un peu quand il voulait, dormait un peu, pleurait beaucoup. Pruneau n'ayant pas pris de congé, partant à 6h45 et rentrant à 20h30 j'assumais tout, y compris le lever la nuit parce que je ne voulais pas qu'il prenne le volant après une nuit blanche. Je ne mangeais pratiquement pas de la journée, ou quand j'avais le temps, je profitais des siestes de Brugnon pour essayer de me reposer mais je n'y arrivais pas toujours.

Cela dit je ne me sentais pas trop fatiguée. Mon adrénaline perpétuelle me portait. Je voulais absolument être au taquet, tout le temps. Gérer, faire les choses bien, apprendre. Mes parents étaient partis au Portugal 15 jours après la naissance de Brugnon et je n'avais ni ami, ni famille pour m'aider. Je n'avais donc pas le choix. 

Et plus les semaines passaient et moins j'arrivais à déléguer, ayant l'habitude de tout faire moi-même. Même quand Pruneau donnait le bain, il fallait que je sois derrière à vérifier, à lui donner des conseils, à le guider pas à pas. Je ne relâchais jamais la pression.

Et puis j'ai commencé. A oublier de fermer la porte de l'appartement, de la voiture, jusqu'au jour où j'ai carrément laissé les clés sur la porte.

Une fois, pendant que j'attachais le cosy, j'ai posé les clés de l'appartement sur le toit et je les ai oubliées. J'ai roulé près d'une demi heure avant d'entendre un bruit et de voir dans le rétroviseur mes clés s'envoler. On les a cherché 2h avec une équipe de la DDE on ne les a jamais retrouvées. 401 € de serrurerie juste avant les vacances. 

Une fois, j'ai planté ma voiture dans le fossé. Il faisait chaud, bébé pleurait, je me suis arrêtée à l'ombre au bord de la route, et au moment où j'ai mis mon frein à main, j'ai senti la voiture basculer et BIM on s'est retrouvés au fossé. Parce que oui, sous les grandes herbes (qui ont été fauchées une semaine après bien sûr) il y avait un fossé. 259 € de remorquage (mais pas de blessés).

Et là je me suis rendue à l'évidence. 

Malgré toute ma bonne volonté, malgré mon envie d'être une super maman, j'étais crevée. Epuisée. A bout de force. 

Mon corps assurait mais mon cerveau, lui, était grippé. Il restait embrumé dans des vapeurs de sommeil qui ne me quittaient plus et qui me faisaient faire n'importe quoi, quitte à mettre ma famille en danger (et mon budget) (surtout mon budget) (et les nerfs de Pruneau).

Fort heureusement pour moi, j'ai enchainé sur 15 jours de vacances où mes parents ont pris le relai, où j'ai pu déléguer (enfin) me reposer, respirer. Quand je suis rentrée, j'allais mieux, et peu de temps après, Brugnon a commencé à zapper un bib, puis deux, puis à faire ses nuits. J'estime que le plus dur est derrière moi (note ça pour quand je me plaindrais). 

Tout ça pour dire, méfie-toi. Même quand tu crois être capable de gérer sans avoir besoin de temps pour toi, il se peut que ton corps te rappelle à l'ordre, et douloureusement. Alors lève le pied, et si tu peux : DÉLÈGUE.

La Prune



PS : j'ai eu cette idée d'article en rentrant de l'ostéopathe hier. Et puis j'ai oublié. Je me suis creusé la tête pendant mon insomnie cette nuit. Et j'ai fini par le retrouver ce matin. Et puis j'ai encore oublié. Et quand c'est enfin revenu je l'ai noté. Tu constateras donc que mon neurone unique est toujours là.

2 commentaires:

  1. très joli article, en effet apprendre a déléguer n'est pas toujours facile! j'appreds tout juste a laisser certaine chose moi aussi mon corps me le faisant comprendre egalement!!!!!
    bisous

    RépondreSupprimer
  2. Ça s'apprend, pour le,premier, j'étais hystérique, personne n'avait le droit de le toucher, pour le cinquième, je délégue bien! Je l'ai même flanqué dans les bras du facteur (que je connais bien attention, relax mais pas trop non plus) pour aller aux toilettes! Et il s'en porte très bien, il est très sociable et complètement épanoui.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !