jeudi 4 septembre 2014

Education Non Violente


J'ai été élevée par des parents non violents. Je n'ai pas le souvenir d'une fessée ou d'une punition grave, à part quand on m'envoyait dans ma chambre, parfois. Pourtant on a toujours dit que j'étais une enfant sage et bien élevée. J'écoutais en classe, j'étais assez bonne, je n'ai pas mal tourné. J'ai un travail, une situation stable, un enfant. Chez nous on crie beaucoup, mais on ne sévit jamais. Pourtant on sait se faire respecter, croyez-moi (j'ai 28 ans, et j'ai souvent encore peur de mes parents). 

Alors tout naturellement, quand j'ai eu mon enfant, il était clair que je ne serais pas une adepte de la fessée ou de la gifle. Je n'ai pas été élevée de cette façon. Alors oui, je connais l'argument "Machin chose elle a eu des fessées et elle en est pas morte". Certes. Mais Truc-muche il recevait des coups de ceinture et aujourd'hui il bat sa femme. C'est vrai dans les deux sens.

Oui, lever la main sur quelqu'un, c'est de la violence. 

Quand un homme donne une gifle à sa femme, c'est une femme battue. Quand un homme donne une gifle à son enfant, c'est pour son bien ?
 

La violence engendre la violence. 


On dit toujours que les enfants sont des éponges. Qu'ils cherchent à reproduire les gestes des parents. Qu'ils font du mimétisme. Ai-je vraiment envie que mon fils assimile le geste de frapper ? Ai-je vraiment envie que cela devienne un geste normal, un geste banal ? Ai-je vraiment envie qu'il le reproduise plus tard ? Ai-je envie que mon fils se mette à pleurer et mette sa main derrière pour se protéger, rien qu'à l'idée de s'en prendre une ? Comment lui expliquer qu'il a le droit d'être frappé mais pas de frapper ceux qui l'entourent ? Ai-je envie d'être respectée ou d'être crainte ?

J'essaie aujourd'hui d'apporter à mon enfant tout ce que j'ai reçu et tout ce que j'ai appris dans ma vie. De mes lectures, de mes choix de vie, de mon expérience.

Je l'encourage fréquemment, je le félicite. Je veux qu'il se sente fier, je veux qu'il se rende compte de ses progrès et qu'il s'en félicite. Ce n'est pas parce que Truc-Muche sait marcher depuis deux mois qu'il n'a pas le droit à de sincères félicitations quand il arrive à se mettre debout. Parce que, pour lui, dans sa petite tête blonde, c'est important. Mais je ne veux pas pour autant qu'il soit suffisant. Je veux qu'il ai de l'humilité et du respect pour les autres. Je veux qu'il reconnaisse ses erreurs et prenne conscience que certains peuvent être meilleurs que lui, sans en être aigri.

J'essaie de ne jamais lui faire peur. Quand il tombe, je le rassures en lui disant que ce n'est pas grave. Je garde une voix posée. Quand il se fait mal, je suis là pour le rassurer, le consoler.

Ce n'est pas parce que c'est un garçon qu'il n'a pas le droit d'avoir mal. 


Mon fils n'a pas un caractère facile. Il crie beaucoup, tout le temps. Il pique des colères terribles quand il n'obtient pas quelque chose. Alors parfois je m'énerve. Je crie pour qu'il se taise. J'essaie aussi de distraire son attention pour qu'il oublie ce qu'il voulait au départ. 

Mais je l'avoue, deux fois, je lui ai donné une tape sur la main. Parce qu'il griffait, mordait, frappait. Parce qu'il devenait un petit monstre incontrôlable et que tout ce que j'essayais échouait lamentablement. Il a été surpris, il a pleuré  et je l'ai consolé en m'excusant et en lui expliquant pourquoi j'en étais arrivée là. Il a compris. Il n'a plus recommencé. 

J'ai souvent culpabilisé en me demandant quelle méthode j'aurais pu appliquer pour offrir une réponse plus adéquate et moins violente à la situation. J'ai encore des choses à apprendre. 

Mais quand il pique une colère dans son lit et que Pruneau propose d'aller lui balancer un verre d'eau à la figure pour le faire taire, je m'y oppose. 

Quand un papa m'explique que si un enfant mord, il faut le mordre en retour "pour qu'il comprenne", je trouve ça barbare. 

Mordre un enfant, c'est violent. Mordre un enfant, c'est cruel.

La violence n'est pas une solution à tout.


Je ne sais pas comment va évoluer mon éducation. Je ne sais pas si j'aurais les bonnes réactions et si je saurais faire comprendre à mon fils ce que j'attends de lui.

Je ne suis pas une mère parfaite, j'ai mes défauts, mes lassitudes, mes limites. 

Mais quoi qu'il arrive, je sais que la violence ne sera jamais la première solution que j'envisagerais.

Je ne souhaite pas faire de la violence notre quotidien. 


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4 commentaires:

  1. Bonjour Prune , c'est la grand mère des fées !
    Je t'ai lue avec beaucoup d'attention . Qui n'a pas été confronté à la colère d'un petit enfant ? Une décharge émotionnelle , motrice , violente qu'il a besoin de libérer Les causes sont multiples , la frustration en est une .
    C'est dur pour lui de ''dire sans mots '' .
    Une de mes petites filles piquait de ces colères , j'ai un petit '' truc '' qui marchait bien : un rockingchair , dans lequel je m'installais en lui parlant doucement , et ça marchait , pas immédiatement , bien sûr , mais elle venait me rejoindre peu à peu . J'ai eu les larmes aux yeux quand elle m'a dit , pour la première fois , en posant sa tête sur mes genoux '' Ch'est fini mainant '' Nous étions en paix .

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    1. Merci pour ce témoignage ! Je tente différentes choses, aujourd'hui j'ai essayé de garder mon calme pour le faire taire, parce que je me fatigue beaucoup à crier, aussi... il faut que ça change ! C'est clair que sa vie n'est que frustration en ce moment, il me parle pas, il ne marche pas, et il est obligé de laisser un peu son rôle de Roi chez la nounou qui accueille un bébé de 2 mois et demi... C'est la première fois qu'il n'est pas le plus petit et c'est dur pour lui... Mais on va avancer ^^

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    2. En effet , c'est juste un témoignage . J'ai eu des enfants coléreux , d'autres pas trop !L' un d'eux détériorait , en cachette , meubles tapisserie , et ce n'était pas facile d'identifier le responsable dès le premier constat , qui s'avérait être le moins démonstratif ! . . Bien sûr , vous allez avancer . A son âge , les rapports dits ''socialisant '' entre enfants sont conflictuels Ils vivent , jouent '' parallèlement '' .chez la nounou ou à la crèche .Alors , à la maison , il libère le trop de contraintes .
      Ah ! C'est pas facile d'être parents ! Le chemin est , parfois un peu rude , mais quand l'aîné , à 41 ans , me dit '' viens petite mère '' , je le referais bien ce chemin ! Profite bien de ton fils . les '' petites cornes '' lui poussent ! ! !


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  2. La fessée, se dit d'une " tape " sur les fesses, pas d'une gifle qui correspond à une claque virulente et cinglante sur le visage, on ne doit pas confondre. Je me souviens de ma mère, qui avait donné une tape sur les fesses de mon frère, chez nous, la fessée existait, je n'y ai jamais vu de réelle violence, surtout qu'entre la main et les fesses le pantalon était épais. Bon moi je ne le ferai pas, juste un choix, mais je pense que celui ou celle qui le fait très modérément et dans un cas extrême d'une bêtise faite par l'enfant, n'est pas forcément mauvais.
    J'ai pris une gifle par mon prof de chimie, car je jouais avec le bec benzène et mon briquet, aujourd'hui je le dis, cette gifle était justifiée, car c'était une bêtise dangereuse, qui m'aurait coûté plus qu'une gifle et bien ma vie.
    Je ne m'en suis jamais vanté auprès de mes parents, certainement en aurais-je pris une autre... ;-)

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !