samedi 6 février 2016

Apprendre de soi

Engagée comme je le suis dans ma reconversion professionnelle, je trouve peu de temps pour me poser derrière un ordinateur et, quand je n'ai pas un partiel à réviser, je n'ai qu'une envie, m'écrouler dans le fond de mon lit avec une bouillotte et une tisane (oui, je suis une mémé, j'assume). 

Je me rends compte que j'ai très peu parlé ici de cette formation depuis que j'y suis. Et pourtant elle bouleverse ma vie dans bien des domaines. 

[petit aparté pour t'informer que je vais dire beaucoup de gros mots dans cet article, parce que je parle correc' à la maison ET au boulot et que ça commence à faire beaucoup]

D'abord parce que, bordel (voilà, ça commence), c'est dur. Si, quand j'ai décidé de tout plaquer ya 2 ans, je m'étais vue aujourd'hui, je pense que je ne l'aurais pas fait. Honnêtement. Auxiliaire de Puericulture, c'est pas le monde des Bisounours. 

J'ai l'impression de n'avoir le temps de rien, d'avoir la tête sous l'eau tout le temps. J'ai l'impression de ne pas faire les choses à fond parce que la quantité prime sur la qualité. 

Il y a deux mois à peine, je me suis fait laminer lors d'un de mes stages. Je pensais que tout se passait bien et puis j'ai appris, 3 jours avant la fin du stage, que l'ensemble de l'équipe avait un avis défavorable à mon encontre. Je n'avais pas fait bonne impression, depuis le début, on me trouvait hautaine et pédante et tous mes actes et mes paroles étaient jugés en conséquence. Je n'avais rien vu venir. Je n'ai rien compris. Une grande claque dans la gueule.

En sortant de là, j'ai perdu 3 kilos en larmes et j'ai déclaré que je voulais tout arrêter. C'était pas pour moi, sérieux. Comment toute une équipe pouvait avoir une si mauvaise opinion de moi ? J'avais voulu faire de mon mieux, me montrer autonome, je prenais beaucoup sur moi pour montrer un peu plus d'assurance que dans mon premier stage (où on me reprochait de ne pas prendre d'initiative) et tout avait été compris de travers. 

Pruneau m'a dit que je ne pouvais pas arrêter. Mes coupines de l'IFSI aussi. Alors j'ai dit d'accord, mais si je foire mes partiels, c'est pas la peine, j'arrête. 

Et BIM. 16 et 17,75 aux premiers partiels. 

Bon, bah je reste encore un peu alors. 

Et puis là, nouveau stage. 

LA CRECHE


[musique d'horreur]

La crèche. Cet endroit rose bonbon où une vingtaine d'enfants se hurlent dessus toute la journée. Où tu chantes avec une tête de débile en étant couverte de bave et de morve. Joie. (hein ? jugement de valeur ? où ça ?) Et en plus j'allais être évaluée pendant le stage. Envie de me pendre je te dis. 

J'y suis allée quand même (j'avais pas trop le choix) et j'ai essayé de ne pas refaire les mêmes erreurs. J'ai pris sur moi, j'ai fermé ma bouche et j'ai essayé de me faire une place ni trop petite ni trop grande. 

Et BIM, deuxième claque en pleine gueule. 

Mais meilleure, celle là. 

D'abord, parce qu'en fait, bordel, j'ai adoré la crèche. Je te jure, moi, au milieu d'une demi-douzaine de gamins qui courent partout, bah en fait, j'ai aimé. Truc improbable.

Et je suis tombée sur une équipe formidable. J'ai été suivie, soutenue, véritablement encadrée. Elles se sont mises en 4 pour que je réussisse mon examen. Et je l'ai eu haut la main. Grâce à tout le monde. 

Pour la première fois depuis le début de ma formation, je n'ai pas eu à rougir (sauf devant les compliments) je n'ai pas eu envie de disparaître, de rester sous ma couette, de ne plus jamais y mettre les pieds. 

Je n'ai pas eu hâte que ce stage se termine et je n'ai pas eu l'impression de le passer en apnée. 

Pour la première fois, je vais être vraiment, vraiment triste de quitter ce stage. Parce que pour la première fois, je me verrais bien continuer à travailler là bas. Parce qu'elles m'ont redonné confiance en moi et qu'elles ont probablement changé le cours de ma formation sans même s'en douter. 

Alors oui, il y a encore 1 mois, je t'aurais dit que je ne ferais pas partie des 98% d'auxiliaires qui bossent en crèche. Que moi c'était l'hôpital et rien d'autre. Mais voilà, même s'il est plus valorisant, c'est peut être pas tout à fait moi, finalement. 

J'attends de voir, de passer d'autres partiels, d'autres stages. Je laisse la porte ouverte. Je m'attends à tout.

Mais déjà, je sais que cette formation m'aura plus appris sur moi en quelques mois que la vie en plusieurs années. 

Et je ne regrette vraiment pas mon choix, en fait. 

Je suis bien, là. 

Activité de crèche testée et approuvée à la maison

6 commentaires:

  1. Je suis fier de toi ma belle!
    Je suis a tes côtés même si des fois c pas facile devant la quantité de boulot que tu as, ton stress et tes moments de découragement . Mais l'amour c'est ça! Être là pour l'autre.
    Jtm et t'aimerai toujours!
    Anibal

    RépondreSupprimer
  2. Bon, ben nous ne nous connaissons pas, mais je suis un peu tes "aventures" ici, et je voulais juste te dire que je suis admirative de ton courage et de ta détermination dans cette réorientation professionnelle. En plus, tu as l'air de faire preuve de beaucoup d'ouverture d'esprit et de capacité à te remettre en question, donc je suis sûre que tu feras une excellente professionnelle! En tous cas, moi je te confierais mon bébé je pense, si je te connaissais "en vrai". Bonne continuation, Sonia

    RépondreSupprimer
  3. Mais qui est donc cet anonyme ?... Belle déclaration d'amour qui assure à Prunette un bel avenir , dans les moments difficiles autant que dans les moments faciles ; bravo à vous deux

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous faisons ce que nous pouvons... nous avons de la chance !

      Supprimer

Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !