La non-vaccination est devenue un véritable phénomène de société. A l'heure actuelle, des études fleurissent tous les jours pour prouver que les produits ajoutés dans les vaccins seraient responsables de malformations, de problèmes neurologiques, d'autisme et de SEP. Les pro-vaccins deviennent donc des cibles à abattre. Partout, j'entends dire que je suis une femme irresponsable ou victime du lobby pharmaceutique qui empoisonne sciemment son enfant. (Tout comme on m'accusait de l'empoisonner avec du lait artificiel, mais c'est un autre débat).
Bien.
J'entends les arguments.
Maintenant, si tu le veux bien, revenons en arrière.
fin des années 50, par là.
Jean-Marc est un petit garçon de 5 ans. Il est brun, il porte des culottes courtes, et il va à l'école, comme tous les enfants de son âge. J'imagine qu'il aime bien jouer à la toupie, aux petites voitures, faire du manège en bois et aller à la pêche avec son Papé. j'imagine qu'il commence à savoir écrire son prénom et il doit rêver de devenir pompier ou conducteur de locomotive, comme la grosse machine à vapeur qu'il voit passer tous les jours en allant à l'école.
Et puis, un jour, Jean-Marc tombe malade.
Une maladie infantile comme tant d'autres. De la fièvre, des maux de tête, de la toux. Mais malgré tout le bon vouloir de ses parents, ça ne passe pas. Alors on a du l'emmener chez le médecin, tout lové contre sa maman parce qu'il devait avoir peur des piqûres. Et puis le médecin à du prendre un air grave et l'envoyer à l'hôpital. J'imagine les examens, l'inquiétude, l'angoisse et le diagnostique enfin posé.
Jean-Marc ne guérira pas.
Jamais.
Jean-Marc est parti.
A 5 ans.
J'imagine le déchirement de sa maman, de sa famille. Cet abominable sentiment d'injustice qui prive une maman de son enfant, de son tout petit, pour toujours.
On l'a enterré.
On a fait son deuil.
On a fait son deuil.
Le deuil d'un fils, d'un neveu, d'un cousin.
C'est devenu un voile de tristesse. Il est là, on le soulève parfois au détour d'un vieil album photo, mais on le referme rapidement. Parce que c'est trop douloureux, sans doute.
Jean-Marc était mon cousin.
Il aurait la soixantaine aujourd'hui.
Il aurait rendu une femme heureuse.
Il aurait eu des enfants. Des petits-enfants.
Il aurait rendu une femme heureuse.
Il aurait eu des enfants. Des petits-enfants.
ça pourrait être votre père. Votre grand-père.
ça n'est pas si loin.
C'était dans les années 50.
Jean-Marc est mort de la poliomyélite.
Une maladie qui s'attaque au système nerveux central entrainant une méningite avec - au mieux - une paralysie déformante des membres inférieurs. Au pire, la mort.
D'après wikipédia, en 1988, date à laquelle j'ai reçu ma première injection DT POLIO (1988 bordel, me dis pas que ça date tant que ça !) il y avait encore 350 000 nouveaux cas par an en France. 350 000.
Le dernier cas non importé recensé en France date de 1989.
Le dernier cas non importé recensé en France date de 1989.
1989 bordel.
C'était hier.
Elle est considérée comme éradiquée en Europe.
Grâce aux vaccins.
Mais elle existe encore.
Elle est là, latente, dans une dizaine de pays. Une maladie infectieuse extrêmement contagieuse et potentiellement mortelle qui se balade, partout dans le monde. Avec des symptômes tout à fait anodins.
ça fait peur hein ?
Je sens que tu deviens hypocondriaque un peu non ?
Avoue, à la prochaine montée de fièvre de ton greffon tu vas penser à moi ?
Pense maintenant à ma tante. Tu crois qu'elle aurait fait quoi, elle, à ta place, si le vaccin avait existé ?
Elle aurait préféré prendre le risque de rares séquelles neurologiques potentiellement dues au vaccin ?
Ou elle aurait préféré voir son fils de 5 ans mourir sous ses yeux ?
Tu ferais quoi, toi ?
Tu donnerais une chance à Jean-Marc ?
Ou tu le laisserais mourir ?
Ne fais pas cette tête.
Ne dit pas que "c'est pas pareil".
Si des maladies comme la diphtérie, la gangrène et la rage ressurgissent sur notre continent, tu imagines bien que les autres sont en embuscade derrière et ne demandent qu'à se propager d'enfant non vacciné à enfant non vacciné.
Elles n'attendent que ça pour tuer nos enfants.
Je ne suis pas une maman irresponsable.
Je suis simplement une maman qui pense que ce n'est pas parce qu'on ne parle pas d'une maladie dans les journaux qu'elle n'existe plus.
C'est parce que les vaccins existent que les maladies disparaissent.
Et si demain les chercheurs trouvaient un vaccin contre le cancer du poumon, le cancer du sein... et le SIDA ? Tu ferais quoi ?
Chacun choisi en son âme et conscience.
J'ai fait mon choix.
A toi de faire le tiens.
Je suis simplement une maman qui pense que ce n'est pas parce qu'on ne parle pas d'une maladie dans les journaux qu'elle n'existe plus.
C'est parce que les vaccins existent que les maladies disparaissent.
Et si demain les chercheurs trouvaient un vaccin contre le cancer du poumon, le cancer du sein... et le SIDA ? Tu ferais quoi ?
Chacun choisi en son âme et conscience.
J'ai fait mon choix.
A toi de faire le tiens.