vendredi 28 mars 2014

Mon livre

ça doit bien faire 15 ans que j'ai découvert ce livre. Je ne sais plus trop comment, en fouillant dans la bibliothèque familiale à la recherche de nouveauté je crois. Je me souviens de la couverture passée d'une édition des années 80, figurant une jolie rousse sur une bicyclette, tournée à moitié, regardant derrière elle. Je me souviens que ma mère m'avait dit que ça n'était pas de mon âge.

Sous mes yeux de jeune adolescente, a défilé la vie de Léa, cette jeune fille si impétueuse, qui avait la beauté et l'assurance que je n'avais pas (mais que j'aurais bien voulu avoir).

Très vite, je l'ai fini. Très vite, j'ai découvert la suite. J'ai avalé le tome 2, le 3, puis tous les autres. Je ne me suis arrêtée qu'au 6ème, repue. Je trouvais que l'histoire s’essoufflait, j'étais lassée des pages et des pages de discours officiels et de descriptions, les sujets et les époques ne m'intéressaient plus, je me suis arrêtée là.

Mais CE livre, je le relisais régulièrement. Jusqu'à ce que la vie et mes autres passions ne me prennent tout mon temps. Et il est resté là, sa reliure fatiguée trainant sagement dans un coin. Il m'a suivi dans mes 3 déménagements. D'ailleurs, je me souviens que Pruneau, faisant du tri, m'a demandé ce qu'on devait en faire. Et je me souviens m'être précipitée pour le récupérer. Non pas celui-là, pas à la poubelle, jamais !

Les années ont passées.

Et puis l'autre jour, dans un moment de détresse, j'ai soudainement fouillé toute la bibliothèque pour le retrouver. Il me le fallait, j'en avais besoin.  

Lorsque j'ai enfin pu remettre la main dessus, j'ai caressé sa couverture avec tendresse. Cette vieille couverture verte usée dont le couvre-livre est perdu depuis longtemps. Avec le titre en lettres d'or. Ce papier vélin légèrement ondulé après un saut dans la baignoire (du temps où je pouvais prendre des bains). Le marque page jaune déchiré où s'accrochent mes doigts. C'était comme retrouver un vieil ami. Comme il m'avait manqué ! Je m'y suis réfugié avec délectation. Je m'y sentais à l'aise. Je m'y sentais chez moi.

J'ai retrouvé les personnages comme je les avais laissé. Léa, avec son appétit de vivre, ce plaisir primitif de manger, cette habitude de suivre son instinct plutôt que sa raison, souvent au mépris des autres. François, si mystérieux, ironique et provocant, fort et tendre, passionné, ressemblant de manière si troublante à Pruneau, au point de m'appeler "petite fille", comme lui.

Alors non, ça n'est pas un chef d’œuvre de la littérature, j'en conviens, et je reconnais que le début à été complètement pompé sur Autant en Emporte le Vent. Certains passages sont durs, violents, obscènes.

Mais c'est MON livre. Mon ami. Mon refuge


2 commentaires:

  1. J'ai les trois premiers, que j'ai lus d'une traite le jour où je les ai récupérés dans la bibliothèque de mon grand-père ; je voulais des livres qui lui aient appartenu, pour garder auprès de moi une part de cet homme extraordinaire. Mon livre-refuge à moi, c'est "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux"

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    1. Les trois premiers sont les meilleurs ! Je comprends tout à fait ce besoin que tu as eu par rapport à ton grand père !

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !