samedi 15 novembre 2014

Mon petit coton

J'ai toujours dit que je voulais un deuxième enfant. 3 mois après la naissance de mon fils, déjà, l'envie était là (coucou le retour de couche !). A chaque fois que l'envie se présente, mon cerveau se met en marche pour me rappeler pourquoi il ne faut pas. Pas encore.  

Le sommeil déjà. 


Oui je me répète mais 17 mois sans dormir correctement ça fait beaucoup. Alors me lever 4 fois par nuit pour un biberon ça ne me fait pas trop peur hein, vu que c'est ce que je fais actuellement (sans le biberon). Mais imagine qu'ils soient décalés ? Prenons un exemple. Brugnon en général fait un réveil vers 23h, un vers 1h, un vers 4h et réveil définitif à 5h30. Imagines le petit nouveau fait un réveil à minuit, un à 3h et un autre à 6h ? ça veut dire un réveil toutes les heures ? Je veux bien être conciliante, mais là non hein. L'homme n'est pas programmé pour ne jamais dormir (encore qu'avec mon fils, je me pose souvent la question). 

Mes études, ensuite. 


Je me casse pas la nénette pour passer ce fichu concours pour devoir abandonner pour un squatteur. Parce que bon, je m'imagine mal avec des nausées déambuler dans un hôpital qui sent l’éther. Ce sont MES études, MA carrière. Pour une fois depuis pas mal de temps, je fais quelque chose pour MOI. Et je suis trop égoïste pour le partager. 

Donc voilà. C'est pas le moment. 


Et pourtant, quand je vois les bidons qui fleurissent autour de moi je repense à ces 9 mois. Je repense au flot ininterrompu d'émotions, les bonnes, les mauvaises, l'impression de tout ressentir plus intensément. Je repense au bidon qui s'arrondit, à la sensation de porter un secret précieux... Je repense aux premières échographies, à la magie d'un corps qui en fabrique un autre à partir de rien, aux premiers coups qu'on guette. Je repense au regard des gens, à l'impression d'être un trésor aux yeux du monde. L'impression de faire quelque chose d'exceptionnel. Porter la vie. 

Je repense à toutes ces choses que je ferais différemment pour le deuxième. A ces angoisses que j'aurais en moins, cette peur de mal faire qui sera moins présente. Je repense à toutes les craintes de Pruneau qui seraient éloignées. Je repense à tous ces moments bénis vécus avec mon fils que je pourrais revivre avec mon second enfant. Je repense aux mini-couches, aux bodys si petits qu'on peut en aligner quatre sur le même fil du Tancarville. Je repense à ces moments où l'on se perd dans le regard de son bébé, quand on représente tout son univers, quand il n'a que nous. 

Je repense aux gestes précautionneux, à toute cette douceur, toute cette fragilité, quand mon fils n'est qu'une brute qui menace de me péter une dent quand il me fait un calin et qui m'a mordu jusqu'au sang pas plus tard qu'hier. 

J'ai envie de voir mon fils devenir grand frère. Avoir de nouvelles responsabilités. Apprendre à partager ses parents. Découvrir, protéger, aimer ce petit être. Le jalouser aussi, un peu. Je veux les voir grandir ensemble, jouer ensemble, évoluer ensemble. 

C'est mon petit secret, caché au fond de moi. Comme une petite bille de coton qui grandit dans mon coeur. C'est doux, c'est léger, c'est fugace. ça a un goût sucré, comme de la Barbe à Papa. Souvent, il reste caché, quand je révise, quand mon esprit est occupé, quand mon fils me fait une colère que j'ai du mal à gérer. Mais c'est là. Ça ressort quand je suis bien, dans mon canapé, au chaud, au calme. Quand mon fils est enfin couché, quand je regarde tranquillement la télé avec son père. C'est chaud. C'est agréable. Ça grandit. Ça mûrit. Doucement, sagement, sûrement. 

Mon cerveau dit non. 

Mon coeur dit oui. 

Un jour ils se mettront d'accord. 


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2 commentaires:

  1. Comme j'aurais pu l'écrire cet article !

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  2. Très bel article, je me reconnais beaucoup dedans ;)
    Pour nous finalement le destin a décidé de donner raison au cœur, mais je comprends que la reprise d'études soit un sérieux frein. Quoi qu'il en soit cela arrivera un jour, et tu savoureras :)

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !