vendredi 27 janvier 2017

Lutter pour ne pas sombrer.

Depuis quelques semaines, je ne vais pas bien. 

Je m'en suis rendue compte tout bêtement, quand j'ai remarqué que mes publications Facebook étaient presque toutes négatives. J'en ai effacé une bonne partie, j'ai renoncé à en écrire d'autres en me disant "la vache, ton profil facebook donne envie de se pendre". 

J'ai déjà connu une situation similaire. Il y a pas mal d'années, j'ai fait ce qu'on appelle communément un "burn out". Un jour je me suis levée et je n'ai pas pu aller travailler. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, je n'arrivais plus à bouger, j'avais des idées suicidaires... j'ai fini aux urgences psychiatriques avec un traitement d'anxiolytiques pendant quelques mois pour me remettre. C'est tout.
J'ai pris sur moi pour aller mieux depuis. Mon fils m'y a aidé. 

Sauf que là, ça ne va plus. 

Depuis quelques semaines, plus rien ne va. Mon monde s'écroule. J'ai l'impression d'être un nageur en train de se noyer et de se débattre pendant qu'on lui maintient la tête sous l'eau. Chaque évènement négatif qui arrive me fait couler un peu plus. J'ai envie d'arracher les yeux de tout le monde, de m'enfermer dans une grotte et de ne plus en sortir. Je ne supporte plus rien ni personne. Et je me remets à avoir des idées noires. 

Je me sens seule. Terriblement seule. 

A part une amie proche, je n'ai aucun soutien à proximité. Et malheureusement ça ne suffit pas. 

Je sais qu'il y a pire que moi dans la vie. 

Je sais qu'il faut que je tienne pour mon fils. 

Je lutte, je vous promets. 

Je lutte pour ne pas m'effondrer en larmes quand je suis au travail ou devant mon fils. Pour placarder un p*tain de sourire sur mes lèvres quand je voudrais faire la tronche de Melania Trump. 

Je lutte pour ne pas m'endormir au volant tant je suis épuisée (oui, pardon, je suis une feignasse, mais je pense que j'ai le droit d'être épuisée, je me lève à 4h du matin et mon fils se réveille plusieurs fois dans la nuit tant il n'aime pas que je sois du matin). 

Je n'en parle pas autour de moi (ou presque) parce que je sais - pour l'avoir vécu - que c'est incompréhensible pour mes proches. Je n'ai pas envie d'entendre que tout est de ma faute, que ça vient de moi, que je ne fais pas d'effort, que je n'ai pas de coeur pour leur infliger des contrariétés pareil. 

Je me sens assez mal comme ça. Je me demande assez pourquoi je suis venue au monde alors que je suis si nulle. Je me sens déjà une mauvaise mère (coucou maman). Je sais déjà que je ne trouverais jamais personne pour me supporter. Je ressens déjà cette envie de disparaître. Je n'ai pas besoin d'entendre une confirmation de la part de mon entourage. 

Je connais le discours "quand on est dépressif, il ne faut pas s'isoler". Mais c'est bien compliqué. Certaines réactions me font tellement sortir de mes gonds que ça ne fait qu'empirer les choses. 

Alors je vais essayer de gérer, remonter, trouver des solutions pour faire pousser l'argent dans les arbres, me gaver de sucre jusqu'au coma hyperglycémique, je ne sais pas. 

Mais je vais prendre du recul pour ne pas sombrer à nouveau. 

Et je m'excuse pour cet article terriblement déprimant, j'en ai conscience. 

Ecrire est ma thérapie, j'ai besoin que ça sorte. 


6 commentaires:

  1. Très bien écrit, je me reconnais tellement dans cet article...Je n'ai malheureusement pas de solution miracle à te proposer...à part un rdv chez un psy et un traitement anti-dépresseur...même si ça te coute de sortir rien que pour te soigner...Courage Prune

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  2. Tu as raison de l'écrire mais je vais te dire quelquechose de bateau mais qui fonctionne pour moi alors qu'au début j'étais assez sceptique.
    Dis toi bien que les choses sont ce qu'elles sont mais que tu ne peux pas les changer par contre tupeux changer ta perception des choses. Ensuite je ne te connais pas je sais que ce que tu veux bien nous laisser paraitre dans ton blog mais je ne penses pas que tu sois une mauvaise mère tu te bats pour changer les choses mais stop arrête prends toi le temps de souffler, reposes toi un peu (je sais je suppose que ce n'est pas facile) prends du bon temps avec ton fils, observe son insouciance, as t'il l'air malheureux je ne penses pas. Donc souffle un bon coup et dis toi a chaque seconde qui passe que tu fais ton maximum pour lui pour toi alors tu as le droit d'être fière de toi, arrête de dire que tu es ça ou ci non tu te bats parce que la vie n'est pas facile et tu es courageuse tu essaye de devenir la meilleure version de toi même positive et tu verras un peu comme c'est venu, ça partiras. Un jour, tu te lèveras et ça ira beaucoup mieux. Je laisse peu de commentaires, peu être même que c'est le seul mais si tu veux parler, je sais ce que c'est la solitude je suis là bisous

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  3. Votre article n'est pas déprimant. Au contraire ! Exprimer ses pensées, les poser est thérapeutique. Vous n'êtes pas dans le déni, vous regardez vos pensées en face et ça, c'est une preuve de force.
    On a tous des moments à vide, des moments creux où tout nous semble plus gris, plus terne. Comment faire pour aller mieux sans médicament ou sans ce masque que l'on se met chaque jour ? Ce masque qui affiche un sourire de façade et qui dit "Moi ? Oui ça va et toi ?". On se sent seule, incomprise voire abandonnée par ses proches. Un burn out, c'est pas anodin. On vous a prescrit des pilules magiques pour vous rebooster et ensuite ? J'imagine comme ça a du être dur de retourner au travail si vous n'en avez pas changé. Dur peut-être de ne pas avoir compris "pourquoi" ce burn out était arrivé... Mettre du sens sur vos maux. Vous n'êtes pas seule dans votre période difficile ! Vous avez le droit d'avoir un moral pas toujours au top. Vous êtes humaine. Prenez soin de vous,
    Line
    http://la-parenthese-psy.com/

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  4. Je sais que c'est une bien maigre consolation que ces mots d'une personne que tu ne connais même pas. Je voulais juste te dire que je te lis depuis plusieurs mois, et que je trouve que tu as un P... de courage, que tu fais partie de ces personnes qui ne laissent pas le destin définir qui elles sont et de quelle couleur sera leur bonheur. Tu prends les choses en main, à bras le corps devrais-je dire et tu décides. C'est tout à ton honneur.

    Maintenant tu as le droit d'être fatiguée. Très fatiguée. Et sans demander plus d'opinion sur ta situation personnelle, peut-être prendre un peu de temps pour toi? Je n'ai aucune autorité pour juger de ce dont tu as besoin et je ne me le permettrais pas. Mais en tous cas, de mon point de vue, tu as le droit à une petite trêve dans ce "combat ordinaire" (pour citer la magnifique série de Bds de Manu Larcenet (tiens si tu ne sais pas quoi lire dans ton moment de repos, en voilà une idée).

    Amicalement,

    Sonia

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  5. Je ne laisse jamais de commentaire mais te lis depuis un bon moment et je suis tellement désolée de voir que après tout ce que tu as fait pour changer de boulot, changer de vie et être raccord avec tes envies, tu n'es toujours pas harmonie.
    Je ne suis qu'une étrangère mais j'ai envie de te dire de ne pas baisser les bras maintenant après tout ce chemin parcouru. Soit convaincue de tes choix, tu as fait les bons, et quand tu n'en douteras plus, ton fils n'en doutera plus non plus. Mais s'il sent que tu doutes, il te feras douter encore plus.
    Quant à tes proches, ne les laisse pas te tenir la tête dans l'eau !!! Même chez les proches, il y a souvent de la jalousie et je ne vois que ça dans ce que tu dis. Tu as fait le choix d'une vie difficile mais qui correspond à ce que tu aimes et à tes principes. Ne reste "plus qu'à" trouver votre rythme. Mais surtout ne culpabilise pas, mais soit fier du chemin parcouru !!

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  6. Juste plein de bisous de réconfort

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Les commentaires sont modérés alors ne t'inquiète pas s'ils mettent du temps à s'afficher, je suis pas toujours là mais ça finira par arriver et j'y réponds (presque) toujours !